Les États-Unis ne communiquent plus avec l’OMS sur la grippe aviaire, déplore l’organisation

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a prévenu mercredi qu’elle n’avait que des « informations limitées » sur la diffusion de la grippe aviaire aux États-Unis, qui ont cessé les échanges avec l’institution de l’ONU après l’accession à la présidence de Donald Trump.
Peu après son investiture, Donald Trump a signé un décret visant à retirer son pays de l’Organisation mondiale de la santé, qu’il avait par le passé vivement critiquée pour sa gestion de la pandémie de COVID-19.
Le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a déclaré devant la presse que le gouvernement américain prenait des mesures « qui n’ont pas de rapport avec son intention de se retirer de l’OMS, mais dont nous craignons qu’elles n’aient un impact grave sur la santé mondiale ».
L’OMS ne dispose à présent que d’« informations limitées sur la propagation de la grippe aviaire chez les vaches laitières aux États-Unis ou les cas humains », a-t-il déploré.
À peine quelques jours après le début du deuxième mandat du président Trump, l’OMS a cessé de recevoir des informations sur la grippe de la part des Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), a indiqué l’organisation.
La propagation du virus H5N1 aux États-Unis, qui a fortement affecté les élevages de volaille et qui touche à présent les vaches laitières, inquiète les experts qui craignent une mutation du virus qui déboucherait sur une pandémie humaine.
Ces craintes ont été aggravées avec la volonté de Donald Trump de réduire les dépenses fédérales, les experts avertissant que les réductions de personnel pourraient avoir un impact sur la surveillance de la santé publique.
Maria Van Kerkhove, directrice de la prévention des épidémies et des pandémies à l’OMS, a déclaré à la presse que l’OMS était confiante quant aux capacités de détection des États-Unis « pour identifier la grippe zoonotique chez les animaux, chez les humains qui travaillent avec […] des animaux infectés ».
Mais elle s’est inquiétée du manque de communications en provenance des États-Unis.
Il y a quelques semaines, nous avions « un dialogue actif avec nos collègues » de différentes agences américaines, et des échanges techniques réguliers, a-t-elle dit.
Mais depuis le 24 janvier, « nous n’avons pas eu de communication directe avec les CDC concernant la grippe », a-t-elle regretté.
« Nous communiquons avec eux mais nous n’avons eu aucune réponse ».
Mme Van Kerkhove a souligné que les États-Unis ont continué à signaler les cas de grippe aviaire et d’autres maladies par le biais des canaux du Règlement sanitaire international.
Mais la communication quotidienne qui depuis des années passait par les plateformes de l’OMS a cessé.