L’érosion des Outer Banks dans l’oeil de Valérian Mazataud

Les maisons de bord de mer de Rodanthe sont emportées par les vagues les unes après les autres : dix maisons sur pilotis typiques des Outer Banks se sont écroulées depuis 2020, dont cinq rien que cette année. Dans cet archipel de la Caroline du Nord, touristes et résidents sont aux premières loges pour observer les effets de l’érosion accélérée des berges, conséquence des changements climatiques. Ce reportage a été financé grâce au soutien du Fonds de journalisme international Transat-Le Devoir.

1 La plage de Rodanthe, à la hauteur de Corbina Drive, a tellement rétréci que cette maison se retrouve littéralement les pieds dans l’eau. Depuis 2020, dix maisons se sont écroulées dans l’océan à Rodanthe. La dernière recensée a disparu le 24 septembre. Valérian Mazataud Le Devoir
2 Des chevaux mustangs sauvages au bord de l’océan dans le Currituck National Wildlife Refuge, à la pointe nord des Outer Banks. Valérian Mazataud Le Devoir
3 Vue aérienne vers le sud depuis la plage de Nags Head. Les Outer Banks de la Caroline du Nord sont une longue et étroite bande de sable qui suit la côte du continent depuis la Virginie et jusqu’à 200 km plus au sud. Valérian Mazataud Le Devoir
4 La sauveteuse Emmy Trivette, 22 ans, fréquente la plage de Rodanthe et vit dans les Outer Banks depuis son enfance. « Parfois, on a l’impression d’être impuissants, surtout quand on voit nos parents et leurs amis, qui sont politiciens, prendre toutes ces décisions. Vont-ils vraiment écouter un jeune de 20 ans ? […] J’aimerais être ici quand j’aurai 80 ans et que je serai à la retraite. C’est triste, mais peut-être que ce ne sera pas possible. » Valérian Mazataud Le Devoir
5 Des sauveteurs discutent sur la plage de Rodanthe, où plusieurs maisons se sont déjà effondrées dans l’océan, dont certaines en septembre 2024. Valérian Mazataud Le Devoir
6 Un surfeur professionnel participe au WRV Outer Banks Pro Surf Contest devant la jetée Jennette de la ville de Nags Head, dans les Outer Banks. La côte des Outer Banks est reconnue pour la qualité de ses vagues, une bénédiction pour le tourisme, mais aussi un des symptômes d’un littoral dynamique et en perpétuel mouvement au gré des lames, des courants et des changements climatiques. Valérian Mazataud Le Devoir
7 Reide Corbett, le directeur de l’institut des études côtières, situé dans les Outer Banks, photographié sur la plage de Nags Head. « Les Outer Banks sont des îles-barrières, donc très dynamiques. Les taux d’érosion y varient de quelques pieds par an à quinze pieds par an [0,6 à 4,5 m]. » Les points chauds en matière d’érosion sont les zones où la côte recule de plus de 10 pieds (3 mètres) par an, mettant à risque les habitations et les usages récréatifs. Valérian Mazataud Le Devoir
8 La plage de la ville de Nags Head vue depuis la jetée Jennette. Pour compenser l’érosion de la plage, la ville a déjà investi des millions de dollars dans le réensablage de la plage afin de préserver son activité principale, le tourisme. Valérian Mazataud Le Devoir
9 Sur la plage de Rodanthe, ces deux maisons se sont écroulées le 20 septembre 2024. Bien qu’inutilisables et condamnées par le Parc national de Cape Hatteras, qui gère le littoral, les propriétaires ne souhaitaient pas les démanteler. Valérian Mazataud Le Devoir
10 De ces trois maisons sur la plage de Rodanthe, il n’en reste désormais qu’une. Le 20 septembre, les deux habitations à gauche ont disparu dans l’océan. Quatre jours plus tard, une autre maison, située immédiatement à droite de ce point de vue, s’est aussi effondrée. Valérian Mazataud Le Devoir
11 Hayden Ray, 21 ans, et Crew Smith, 25 ans, rencontrés sur la plage de Rodanthe. « Vivre près de l’océan, c’est une expérience unique. Le fait est qu’en vivant dans un endroit en constante transformation, on devient encore plus conscients des changements climatiques », explique Hayden. « On est rendus assez habitués aux maisons qui s’écroulent », relativise Crew. Valérian Mazataud Le Devoir
12 À gauche : les câbles électriques, les tuyaux ou les fosses septiques sont les premiers éléments qui doivent être débranchés ou déplacés lorsque l’eau de mer les rend inutilisables. Une fois la maison déplacée ou détruite, ce seront aussi les derniers vestiges à rester sur la plage. À droite : c’est ici, au nord de la ville de Rodanthe, que l’ancien tracé de l’autoroute NC12 prend fin, dans le sable. Depuis juillet 2022, les automobilistes empruntent le pont, 500 mètres à l’ouest, à l’abri des inondations. Valérian Mazataud Le Devoir
13 Michael Flynn, un spécialiste des sciences physiques pour le parc national de Cape Hatteras. « Ce que l’on constate depuis peu, c’est que même les tempêtes de moindre envergure commencent à avoir un impact majeur. » Valérian Mazataud Le Devoir
14 Armé d’une pelle mécanique de location, ce propriétaire d’une maison de plage à Rodanthe a décidé de prendre lui-même les choses en main pour éviter l’inondation à répétition de sa route d’accès. Valérian Mazataud Le Devoir
15 Jakub Skultety, 16 ans, qui vit à Kill Devil Hills, dans le nord des Outer Banks, est déjà très préoccupé par l’état de son environnement proche : « Chaque belle chose a une fin. Le problème, c’est que cette fin semble beaucoup plus proche ici que ce que la plupart des gens veulent bien admettre. » Valérian Mazataud Le Devoir
16 Alignement de maisons de vacances à proximité de la réserve faunique nationale de Currituck. Bien que cet habitat naturel des chevaux sauvages ne soit accessible qu’avec un véhicule à quatre roues motrices, la zone est densément peuplée et l’on continue d’y construire de nouvelles maisons. Valérian Mazataud Le Devoir
17 Une pile de sacs de sable aide à prévenir l’érosion côtière le long de la plage de la ville de Buxton, dans le sud des Outer Banks. En Caroline du Nord, il est interdit de construire des structures de protection du littoral telles que des digues, par exemple. Ces énormes sacs de sable, bien que peu esthétiques, permettent de limiter l’érosion côtière et sont tolérés par les autorités. Valérian Mazataud Le Devoir
18 Une femme regarde l’océan Atlantique à la tombée de la nuit sur la plage de Nags Head, dans la région des Outer Banks de la Caroline du Nord. Valérian Mazataud Le Devoir

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