Les entreprises canadiennes veulent qu’Ottawa réplique aux tarifs douaniers américains

Un employé déplace des rouleaux d’acier à l’usine d’ArcelorMittal Dofasco, lundi, à Hamilton.
Photo: Nick Iwanyshyn La Presse canadienne Un employé déplace des rouleaux d’acier à l’usine d’ArcelorMittal Dofasco, lundi, à Hamilton.

Les groupes de défense des intérêts des entreprises canadiennes demandent au gouvernement fédéral de prendre des mesures de riposte si l’administration Trump aux États-Unis va de l’avant avec sa menace d’imposer des tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium.

Le président américain, Donald Trump, a signé lundi un décret prévoyant l’imposition de tarifs de 25 % sur les importations d’acier et d’aluminium dans son pays à compter du 12 mars.

La présidente et cheffe de la direction de la Chambre de commerce du Canada, Candace Laing, a soutenu dans un communiqué que cette mesure serait « une erreur à bien des égards ».

Un sentiment similaire a été exprimé par le président de la Chambre de commerce de la région de Toronto, Giles Gherson, qui a fait valoir dans un communiqué qu’une action immédiate devait être prise pour « consolider notre économie et la souveraineté économique du Canada ».

Selon la Chambre de commerce de la région de Toronto, le Canada devrait notamment imposer des contre-tarifs aux États-Unis afin de protéger le marché intérieur des entreprises canadiennes d’acier et d’aluminium.

Elle appelle aussi à une réforme large et radicale dans le but de lancer, ainsi que d’accélérer, les projets nationaux d’énergie et de minéraux critiques.

« Si nous devons nous débrouiller seuls, sans notre plus grand partenaire commercial et allié de confiance, nous avons besoin de toute urgence d’une économie nationale efficace qui reflète la véritable envergure d’une des dix premières économies mondiales, plutôt que la fragmentation coûteuse actuelle », a noté M. Gherson.

Les données de la National Trade Administration américaine montrent que les États-Unis sont le plus grand marché du Canada pour l’aluminium, alors que plus de 3 millions de tonnes ont été exportées au sud de la frontière l’année dernière.

L’économiste principal de BMO Marchés des capitaux, Robert Kavcic, rappelle quant à lui que les exportations totales d’acier et d’aluminium du Canada vers les États-Unis ont atteint 35 milliards $ l’an dernier, soit environ 1 % du PIB.

« Nous pouvons creuser davantage et examiner où l’exposition des exportations américaines d’acier et d’aluminium est la plus élevée et, sans surprise, il s’agit du Québec et de l’Ontario », a souligné M. Kavcic.

De son côté, le président et chef de la direction de l’Association de l’aluminium du Canada, Jean Simard, a fait valoir qu’un tarif de 25 % sur l’aluminium du Canada destiné aux États-Unis « ne fera que nuire aux emplois et aux industries américaines, notamment dans les secteurs de la défense, de l’automobile, de la construction et du logement ».

« À une époque où l’on veut maintenir le prix des biens de consommation courante à un bas niveau et garantir de bons emplois dans le secteur manufacturier américain, un tarif douanier ne fera qu’augmenter les prix, ce qui nuira au portefeuille des Américains et sapera le programme que le gouvernement américain dit vouloir réaliser », a-t-il ajouté dans un communiqué.

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