«L’emprunt(e)», Prairie Comeau

La belle idée que voilà. Rouvrir les cahiers de La bonne chanson, sortir les vieux airs de leur cabane canadienne-française, pour ne pas dire de leur carcan trad, et les ouvrir à la grandeur de l’Amérique. C’est la mission que, depuis cinq ans déjà, se sont donnée Anique Granger et Benoît Archambault. Et voici le fruit de leurs entrailles béni : rebonjour à Théodore Botrel, dont on aiguise à nouveau Le couteau, salutations pas solennelles au Canadien errant de messieurs Gérin-Lajoie et Gagnon, avec des suppléments d’histoire, gracieuseté de Nicolas Boulerice. Et ainsi de suite pour une douzaine de chansons bonnes à réinventer sans dénaturer. À base de guitares, mais sans se priver de vielle à roue ancestrale ou de pedal steel du siècle dernier. Les tourtereaux harmonisent merveilleusement, s’appropriant par exemple l’exquise Partons la mer est belle, un peu comme les Séguin relançaient Le train du Nord au début des années 1970. Ça demeure familier, et en même temps ça parcourt un vaste territoire, qui va des Appalaches de Rhiannon Giddens au Joshua Tree de feu Gram Parsons pour aboutir à Prairie Comeau. Les chemins sont à parcourir et à redécouvrir, hors des balises. Le bail d’éternité est renouvelé.

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L’emprunt(e)

★★★★ 1/2

Prairie Comeau La Compagnie du Nord

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