«Le Devoir» a 115 ans!

Un lecteur du «Devoir»
Photo: Jacques Nadeau Archives Le Devoir Un lecteur du «Devoir»

Chers lecteurs et lectrices,

Votre bon vieux et jeune Devoir franchit aujourd’hui le cap des 115 ans ! C’est pour nous une occasion de commémorer le parcours singulier de ce quotidien que nous chérissons tant et de mettre en lumière la relation privilégiée qui nous unit à vous depuis tant d’années.

Dans les prochains jours, nous soulignerons dans nos pages et nos plateformes ce jalon que nous avons atteint par la grâce de la résilience et de l’inventivité. Nos journalistes sont allés à la rencontre de lecteurs et lectrices qui ont la piqûre du Devoir, tout comme vous. À travers leurs yeux et leurs souvenirs, nous racontons de manière intimiste le parcours singulier du Devoir, indissociable de la formidable aventure du fait français en Amérique et de la réflexion intellectuelle sur notre dessein collectif. Des lettres ouvertes complètent ce tableau.

Ces portraits sont à la fois émouvants et étonnants…

C’est le récit de nouveaux arrivants pour qui Le Devoir est le « passeur » des référents culturels, linguistiques et sociologiques facilitant l’intégration à leur nouvelle terre d’appartenance.

C’est le récit d’anglophones francophiles qui trouvent chez nous une couverture des événements qui n’a pas son pareil.

C’est le récit de la francophonie internationale qui s’abreuve à nos contenus, jusqu’en Nouvelle-Calédonie, pour garnir les rayons de ses bibliothèques.

C’est le récit de lecteurs de looooongue date, inépuisables réservoirs d’anecdotes et de témoignages qui s’étendent sur deux, voire trois générations.

À notre grande surprise, c’est aussi le récit d’étudiants qui se sont connus au détour d’un travail d’équipe et d’un intérêt partagé pour Le Devoir. Nous n’avions jamais imaginé, même dans nos rêves les plus fous, pouvoir apporter une contribution modeste à la formation de couples aimants résistant à l’épreuve du temps.

L’irrépressible ressort du Devoir a mystifié plus d’un observateur à travers les époques. L’échantillonnage de portraits et de lettres ouvertes que nous publions nous ramène aux vérités les plus élémentaires, celles qu’il ne faut jamais oublier. Le Devoir, c’est une affaire de cœur, de raison et de filiation. La plupart de nos lecteurs et lectrices ne découvrent pas ce média unique par hasard. Il leur est transmis par un proche parent, un professeur, un collègue, sans doute animés de la conviction profonde de leur offrir la rigueur et la réflexion en cadeau.

Il y a bien sûr des exceptions. À titre de directeur, il m’arrive souvent de rencontrer des lecteurs et lectrices désireux de témoigner de leur appréciation (et aussi de leurs critiques bien senties) de notre travail. L’automne dernier, l’une de ces personnes est venue me saluer en marge de la remise des prix du Devoir de la presse étudiante. Ce fut une rencontre brève, mais marquante. Enfant de la DPJ, elle était arrivée aux portes de l’âge adulte sans trop savoir comment entrer, seule, dans cette nouvelle demeure aux contours inconnus. Le Devoir m’a donné une culture générale, des clefs pour comprendre mon monde, a-t-elle dit en substance, en m’offrant ses plus sincères remerciements pour le travail des artisans passés et présents du quotidien.

C’est plutôt à nous de lui dire merci, et d’étendre cette gratitude à l’ensemble du lectorat, à nos donateurs et donatrices individuels et institutionnels, à nos annonceurs et à nos représentants au conseil d’administration du Devoir.

Nous profitons du 115e pour offrir un petit cadeau à notre communauté de soutien. Pour 24 heures, nous offrons l’abonnement numérique à 1,15 $ par mois pendant trois mois. C’est l’occasion de renouveler le contrat social qui nous unit et d’agrandir le cercle de nos abonnés.

À tous les échelons de l’entreprise, les artisans du Devoir sont les fiduciaires d’une longue tradition de rigueur, de réflexion et d’animation du débat d’idées. Le Devoir est un projet d’engagement civique qui met la barre haut pour lui-même et pour la société québécoise. Nous ne visons pas tant l’excellence que le dépassement de soi, sachant qu’il est impossible d’atteindre la perfection. Comme l’exprimait notre fondateur, Henri Bourassa, dans son premier éditorial du 10 janvier 1910, « notre ambition se borne à chercher à faire de notre mieux ce que nous prêchons : Le Devoir de chaque jour ».

En s’appuyant sur son héritage, Le Devoir d’aujourd’hui construit un projet à la fois libre, indépendant et audacieux. Dans le secteur des médias, qui est soumis à d’intenses perturbations et remises en question, nous poursuivons notre étonnant chemin. Le Devoir est rentable depuis près d’une décennie. Il a pu grandir de 100 à 180 employés et élargir ses horizons, en faisant preuve d’un usage optimal des mesures de soutien au journalisme québécoises et canadiennes, en diversifiant ses revenus et en préconisant une approche de gestion prudente.

À 115 ans et avec tout notre mordant, je joins ma voix à celle du personnel et à celle du conseil d’administration pour vous dire, simplement : merci de votre confiance. C’est notre actif le plus précieux pour relever les défis du jour et ceux de demain.

Ce texte fait partie de notre section Opinion. Il s’agit d’un éditorial et, à ce titre, il reflète les valeurs et la position du Devoir telles que définies par son directeur en collégialité avec l’équipe éditoriale.

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