Les économistes s’attendent à ce que l’inflation au Canada évolue peu

Les économistes s’attendent à ce que les chiffres de l’inflation au Canada évoluent peu, voire pas du tout, lorsque les données de janvier seront publiées, même si l’évolution sous-jacente des prix sera masquée par un mois complet d’exonération de la taxe sur les produits et services (TPS) par le gouvernement fédéral.
L’indice des prix à la consommation pour le premier mois de 2025 devrait être dévoilé mardi par Statistique Canada.
Le taux d’inflation annuel du Canada a baissé à 1,8 % en décembre, en grande partie en raison du congé de TPS sur une série de produits à l’approche de Noël. Les achats de nourriture dans les restaurants et d’alcool dans les magasins ont contribué le plus à la décélération, car ils ont bénéficié de l’allègement de la TPS à partir du 14 décembre.
Toutefois, sans cette mesure, Statistique Canada estime que l’inflation aurait plutôt augmenté, passant de 1,9 % à 2,2 %.
« Même si on retire l’allègement fiscal, l’inflation est près de 2 %, peut-être un peu plus. Nous sommes dans une bien meilleure situation qu’il y a un an, et encore plus qu’il y a deux ou trois ans, lorsque l’inflation était galopante », a déclaré Doug Porter, économiste en chef de la Banque de Montréal, qui s’attend à ce que le taux d’inflation se maintienne.
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Nathan Janzen, économiste en chef adjoint de la Banque Royale du Canada, prévoit que l’inflation reculera à 1,7 %, également en raison de l’allègement fiscal temporaire.
« Le congé fiscal continuera à brouiller les cartes jusqu’en mars. Nous pourrons ensuite obtenir une lecture plus claire de l’indice des prix à la consommation », a-t-il écrit dans une note aux clients.
« Néanmoins, la Banque du Canada se concentrera sur ses mesures préférées de l’indice de base [indice des prix à la consommation], qui excluent l’impact des impôts indirects, pour obtenir des indices sur la façon dont les tendances sous-jacentes de l’inflation se dessinent », a ajouté M. Janzen.
Vers une baisse des taux ?
La croissance des prix de l’épicerie en décembre a ralenti par rapport au mois précédent, tombant à 1,9 %, tandis que les prix de l’essence ont augmenté de 3,5 %.
L’inflation des coûts de logement reste élevée, mais elle a légèrement ralenti en décembre pour atteindre 4,5 %, tandis que les prix des loyers ont augmenté de 7,1 % par rapport au même mois l’année précédente.
Le congé fiscal continuera à brouiller les cartes jusqu’en mars. Nous pourrons ensuite obtenir une lecture plus claire de l’indice des prix à la consommation.
Lors de leurs délibérations avant de ramener leur taux d’intérêt à 3 % le 29 janvier, les membres du conseil d’administration de la Banque du Canada ont indiqué qu’ils étaient encouragés par les récents indicateurs qui montraient que l’économie reprenait de la vigueur et que l’inflation se maintenait autour de sa cible de 2 %.
Selon M. Porter, l’élément le plus important qui permettra à la banque centrale d’évaluer la possibilité d’une nouvelle baisse des taux est l’évolution de la guerre commerciale potentielle avec les États-Unis. La prochaine décision sur les taux est prévue le 12 mars.
« L’hypothèse la plus répandue est que la Banque du Canada continuera à réduire un peu plus les taux, ce qui les placerait à peu près au milieu de ce que je considère comme neutre. Je considère que 2,5 % est un niveau assez proche de la neutralité pour la Banque du Canada, mais nous n’y sommes pas encore tout à fait à 3 % », a-t-il déclaré.