Drainville cherche le grand patron de son Institut national d’excellence en éducation

La mission de l’INEE est de «promouvoir l’excellence des services éducatifs».
Photo: Getty Images La mission de l’INEE est de «promouvoir l’excellence des services éducatifs».

Le ministre de l’Éducation du Québec, Bernard Drainville, a lancé jeudi le processus de recrutement pour trouver le grand patron de son Institut national d’excellence en éducation (INEE), qui devrait finalement voir le jour environ un an plus tard que prévu.

Faisant état d’une « étape cruciale », le ministre a ouvert le concours pour le poste de président-directeur général de cet institut, dont la mission est de « promouvoir l’excellence des services éducatifs ». L’INEE, qui devait être mis sur pied pour la rentrée scolaire 2024, doit ainsi être créé à l’été 2025.

« Il est primordial d’adapter les formations et les pratiques sur le terrain à un monde en perpétuelle transformation. C’est pourquoi nous avons besoin d’un institut indépendant, qui recense et diffuse les meilleures pratiques pédagogiques et les méthodes d’enseignement les plus avancées, celles qui ont fait leurs preuves pour répondre aux besoins des élèves », a fait savoir M. Drainville dans un communiqué de presse.

Le caractère indépendant de l’INEE ne fait cependant pas l’unanimité. Dans la loi sur sa création — qui découle de la réforme Drainville adoptée en décembre 2023 —, il est notamment indiqué que l’institut identifiera les sujets prioritaires de ses travaux « en concertation avec le ministre ».

13 membres nommés par Québec

Les 13 membres de l’INEE, dont le p.-d.g et le président de son conseil d’administration, doivent être nommés par le gouvernement, sous recommandation du ministre de l’Éducation.

La création de l’INEE a causé de nombreux remous dans le milieu de l’éducation. Des professeurs craignent notamment que l’institut favorise certaines approches en recherche au détriment d’autres. D’autres plaident plutôt qu’il n’a aucun effet sur la liberté scolaire ou l’allocation des fonds de recherche. Parmi les personnes ayant publiquement pris la défense de l’Institut, certaines font partie d’un comité confidentiel qui a recommandé au ministre de créer « une structure indépendante vouée à identifier les pratiques et les résultats probants », comme l’INEE.

Un professeur de la TELUQ, Mario Richard, a qualifié le climat entourant la création de l’INEE de « guerre ». « Dans ce contexte, tous les moyens sont bons pour faire taire publiquement ceux qui se sont prononcés publiquement favorablement, ce qui est notre cas », a-t-il écrit à son sujet et à propos de son collègue de la TELUQ Steve Bissonnette, avec qui il est également en affaires.

Formation continue et laïcité

En mêlée de presse, le ministre Drainville a affirmé que l’INEE servirait à « identifier les meilleures pratiques, ce qui fonctionne le mieux en classe pour aider les élèves à réussir le plus possible et, évidemment, à donner à nos enseignants les meilleures formations possibles, que ce soit à l’université ou, par la suite, sous forme de formation continue ».

Sa réforme a donné au ministre de l’Éducation le droit de « prévoir les conditions et des modalités relatives à la formation continue ».

M. Drainville a par ailleurs rappelé qu’il a entre les mains le résultat des « mandats de vérification » qu’il a commandés dans 17 écoles qui ont transgressé les principes de la Loi sur la laïcité de l’État. « Je suis aussi inquiet que je l’étais », a-t-il avancé à ce sujet.

À voir en vidéo