Dinosaures et autres créatures éteintes renaissent grâce à la réalité virtuelle

Visuel de l'expérience de réalité virtuelle «Mondes disparus» présentée au Vieux Port de Montréal du 19 février au 13 octobre 2025.
Photo: Excurio MNHN Visuel de l'expérience de réalité virtuelle «Mondes disparus» présentée au Vieux Port de Montréal du 19 février au 13 octobre 2025.

Une nouvelle expérience immersive en réalité virtuelle révèle l’immense richesse de la biodiversité que la Terre a connue. Mondes disparus, c’est une plongée dans des paysages jamais vus par les humains, mais qui ont pourtant existé il y a 3,5 milliards, 314 millions ou 48 millions d’années.

Studio Phi s’associe à nouveau avec l’entreprise française Excurio, qui a présenté L’horizon de Khéops dans le Vieux-Port de Montréal en 2024. Cette incursion dans la plus célèbre pyramide égyptienne, déjà impressionnante, avait attiré les foules. Cette fois-ci, la reconstitution est encore plus ambitieuse. Environ 120 espèces animales et une centaine d’espèces végétales ayant vécu à huit époques différentes constituent les écosystèmes traversés par les visiteurs.

Photo: Excurio MNHN Si les participants ont réellement l’impression d’être des explorateurs, c’est en partie parce qu’ils doivent se déplacer presque constamment dans l’espace.

Or, ces créatures ne sont connues que par les fossiles. Elles ont été recréées en trois dimensions et en mouvement grâce à l’apport d’une trentaine de scientifiques du Muséum national d’histoire naturelle de Paris, qui coproduit l’œuvre. Paléontologues, paléobotanistes, spécialistes en évolution et bioacousticiens ont validé l’apparence et la façon de bouger de toutes ces espèces, qui ont été situées dans les lieux où elles évoluaient, un peu partout sur la planète.

Les créateurs ont ajouté une touche de science-fiction dans le mélange. Le résultat est une aventure de 45 minutes à la fois éducative et exaltante, axée non seulement sur les connaissances scientifiques, mais aussi sur une trame narrative aventureuse. L’expédition commence en 2223 lors d’une conférence sur la formation de la Terre. Les guides sont la biologiste Charlie et le robot Darwin, qui projettent alors le groupe, par erreur, à l’ère géologique archéenne par l’intermédiaire d’une sonde à remonter le temps. Lors de cette période, il n’y a pas encore d’oxygène dans l’air. Seule une vie microbienne se développe dans l’eau.

Le duo entreprend ensuite de retourner jusqu’à 2223, en faisant au passage des arrêts à différentes ères, dont le Cambrien, le Jurassique, le Crétacé et l’Éocène. Pour rendre le parcours plus spectaculaire ou plus sécuritaire, Darwin possède plus d’un tour dans son sac, dont la possibilité de miniaturiser les voyageurs, de les rendre invisibles et de les protéger avec une barrière anti-intrusion. On peut donc approcher les créatures, des plus connues aux plus étonnantes, des plus effrayantes aux plus mignonnes. Mention spéciale aux bébés dakotaraptor qui émergent de leurs œufs et aux minicousins des chevaux, les eurohippus.

L’évolution de l’humain

En Indonésie, durant le Pléistocène, on peut même faire la connaissance d’humains de Florès, des hominidés de petite taille qui vivaient en même temps que des Homo sapiens, des Néanderthaliens et des Dénisoviens. La dernière escale est en 2023, dans une savane de Tanzanie. Rhinocéros noirs, éléphants et lycaons, les animaux aujourd’hui menacés d’extinction ne semblent pas moins fascinants que leurs prédécesseurs. La pollution, le braconnage et les diverses activités humaines nuisibles à la nature sont évoqués.

Fabien Barati, cofondateur et directeur général d’Excurio, admet que son équipe et celle du musée ont voulu faire passer un message. « L’espèce humaine est au bout d’une branche de l’arbre de l’évolution. Mais toutes les espèces qui nous entourent sont elles aussi au maximum de leur évolution, autant que nous. Il faut être humble par rapport à ça et c’est important de protéger nos écosystèmes », avance-t-il.

Photo: Excurio MNHN Environ 120 espèces animales et une centaine d’espèces végétales ayant vécu à huit époques différentes constituent les écosystèmes traversés par les visiteurs.

Si les participants ont réellement l’impression d’être des explorateurs, c’est en partie parce qu’ils doivent se déplacer presque constamment dans l’espace, selon un parcours prédéfini. Ils peuvent aussi jouer avec l’environnement virtuel, par exemple en se mettant la tête dans l’eau pour découvrir les espèces qui s’y cachent.

Le défi technique a été important pour que les images avancent de façon fluide, au rythme des pas des spectateurs. « On est beaucoup dans la nature et ce n’est pas facile de représenter autant de végétation. Il faut faire entrer tout ça dans un casque de réalité virtuelle qui calcule toutes les images en temps réel », a souligné M. Barati.

Avec la technologie développée par Excurio, la position de chaque utilisateur est captée et représentée aux autres participants par un avatar. Il est donc possible de savoir où se trouve son enfant, son conjoint ou son ami. D’ailleurs, cette activité réjouira les familles qui comptent des enfants curieux de huit ans et plus. Ce divertissement haut en couleur sera offert à Montréal au minimum jusqu’à l’automne. Selon le Studio Phi, déjà 30 000 billets ont été vendus.

Mondes disparus

Expédition en réalité virtuelle, par l’entreprise française Excurio et le Muséum national d’histoire naturelle de France, au 2, rue de la Commune Ouest, dès maintenant.

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