La difficile naissance de Santé Québec

Deux mois à peine après sa naissance, le 1er décembre dernier, on peut dire que l’agence Santé Québec, organisme dit autonome, ne se porte pas très bien et que sa pertinence est déjà mise en question.

On a d’abord appris que, les mois ayant précédé le jour inaugural, des préparatifs auraient coûté près de 2 millions de dollars pour des consultants externes, dont certains pour accompagner des cadres dans leurs tâches et d’autres pour définir l’image de la marque, sorte de psychanalyse, alors que la loi mammouth à son origine l’avait fait.

Cela étant, le ministre de la Santé, Christian Dubé, lui a refilé une facture de 1,5 milliard de dollars, à récupérer sur les services à la population dont elle a le mandat.

Coïncidence ou non, le 6 décembre, son sous-ministre en titre reprochait à Santé Québec dans une lettre dont Radio-Canada a obtenu copie certaines compressions dans les soins à domicile.

On comprend donc qu’il y a des interventions politiques auprès de l’agence, mais qu’elles se feront dorénavant sans doute plus discrètement…

Bien que Santé Québec ait pour mandat les opérations sur le terrain, elle n’est pas partie prenante des négociations actuelles avec les fédérations médicales et a été écartée de la mise sur pied par le ministre Dubé d’un comité d’experts sur les soins de première ligne, comité qui aurait à approuver la vision développée par le ministère de la Santé et des Services sociaux afin de déposer cet automne « la première politique sur l’organisation des soins de première ligne », a dit le ministre. Il tient à en avoir le crédit.

Cela n’aurait-il pas dû être confié à Santé Québec ?

Il n’y a pas le partage escompté. L’agence est soit critiquée, soit privée, soit ignorée.

La nouveau-née a pour l’instant peu à se mettre sous la dent, sauf les tâches ingrates !

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