Démanteler les préjugés plutôt que l’entraide
Démanteler les campements sous prétexte de sécurité a quelque chose de paradoxal puisque les « campeurs » n’ont pas d’autre option, à part vivre de façon encore moins sécuritaire, isolés des compagnons d’infortune qui leur assuraient une certaine protection contre la violence. Les refuges sont pleins, les logements sociaux, en nombre nettement insuffisant et les listes d’attente, interminables.
Ce qu’il faudrait démanteler, c’est peut-être l’idée que, d’une part, seules les personnes qui travaillent dur méritent d’être logées et, d’autre part, que le travail leur permettra forcément d’éviter la pauvreté et l’itinérance (alors qu’on trouve des travailleurs parmi les usagers des banques alimentaires et même dans les refuges pour sans-abri).
Les retraités, les personnes souffrant d’un handicap physique ou intellectuel, les personnes souffrant d’un problème de santé physique ou mentale, les chefs de famille monoparentale, il y a tant de citoyens qui ne peuvent pas espérer hausser leur revenu par le travail et qui dépendent de prestations dont l’indexation ne tient jamais compte de la flambée des loyers.