La déco wabi-sabi, pour un Noël sobre et imparfait

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Originaire du Japon, le concept invite à apprécier la simplicité, l’authenticité et la fugacité des choses.

Dans un monde en quête constante de perfection, le wabi-sabi se présente comme une philosophie apaisante valorisant la beauté de la simplicité. Ce concept, influencé par le bouddhisme zen, nourrit l’esthétique japonaise en mettant en avant l’élégance de l’imperfection et la sobriété des objets. Pourrait-on retrouver le sens de l’essentiel avec le wabi-sabi ?

Les principes

L’authenticité est d’abord au coeur du « wabi » ; aucune fioriture ni extravagance, on se concentre sur l’essentiel. On accorde une grande importance aux formes épurées et aux matériaux nobles. Ces derniers doivent être en harmonie avec la nature, ils doivent refléter une beauté naturelle. C’est notamment l’approche de la céramiste montréalaise Roxane Charest : « Les objets créés sont parfaitement imparfaits. Je m’inspire des lignes que l’on trouve dans la nature. Les formes arrondies des rochers et des galets travaillés par l’eau, les formes irrégulières, sinueuses que dessinent les lacs et les plans d’eau… et aussi des petits sentiers qui se dessinent en forêt. Cette souplesse m’inspire la liberté et la lenteur. »

Le « sabi » valorise, quant à lui, la beauté des éléments qui ne sont pas permanents et qui montrent des signes d’usure. D’après ce principe, chaque objet raconte son histoire avec les marques du temps et ses imperfections. Le respect de l’éphémère est un principe fondamental du wabi-sabi, qui implique d’accepter que tout a une fin et que les objets vieillissent avec le temps.

Idées pratiques

Pour intégrer le wabi-sabi à la maison, on privilégie les matériaux naturels tels que le bois, la pierre, la terre cuite, le lin, le coton, par exemple. On opte pour les teintes naturelles ainsi que pour des tons neutres et doux.

Les créations réalisées par des artisans répondent à ce type de décoration, comme les meubles et les objets anciens pour leur patine, leur vécu.

Pour un Noël wabi-sabi

Sortons objets anciens ou récupérés, comme les vieilles boules de Noël, pleines de souvenirs. On peut ajouter une touche de texture au sapin en réalisant des boucles ou des guirlandes nouées avec des rubans recyclés, de teinte naturelle. Et pourquoi ne pas opter pour l’utilisation de pièces de coton, de lin ou de linges à vaisselle pour envelopper les présents ?

Mousse, branches et sapinage, ces trésors naturels se dénichent facilement grâce à une simple promenade en forêt. On ajoute des fruits, tels que des grenades et des clémentines, à nos centres de table ou comme marque-place. Une soupière ou une vieille théière peut servir de contenant pour des branches de houx, de sapin ou de baies rouges, créant ainsi une décoration naturelle et intemporelle. Rien de trop structuré, l’irrégularité faisant partie de l’esthétique wabi-sabi.

On détourne un objet de sa fonction première en lui donnant une seconde vie. Un petit pot de yaourt en verre garni de mousse végétale peut très bien faire office de chandelier.

Pour ceux qui aiment les matières naturelles, on confectionne un bol à la texture de pierre en utilisant de la pâte à modeler autodurcissante (vendue dans les boutiques de loisirs créatifs). Il s’agit d’abaisser la pâte, d’en faire un cercle et de la déposer sur un bol retourné et de laisser sécher.

On peut faire participer les enfants pour créer des décorations à l’aide d’emporte-pièce et de pâte au fini porcelaine. Les peindre ou les vernir n’est pas indispensable ; le côté brut donnera l’effet souhaité. Ces objets faits main, sans recherche de perfection, sont au coeur même de l’esprit du wabi-sabi.

Et, suivant cette philosophie, profitons-en pour ralentir, apprécier le moment présent et retourner à l’essentiel.

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