Le débat sur l’avortement en Caroline du Nord dans l’oeil de Valérian Mazataud
À Charlotte, en Caroline du Nord, les femmes qui choisissent de mettre fin à une grossesse doivent passer sous le regard - et les invectives - de militants anti-avortement pour accéder à la clinique A Preferred Women’s Health.
Ce reportage a été financé grâce au soutien du Fonds de journalisme international Transat-Le Devoir.

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Une voiture s’apprête à s’engager dans le stationnement de la clinique d’avortement A Preferred Women’s Health Center à Charlotte, en Caroline du Nord. Le conducteur peut facilement être pris au dépourvu entre les bénévoles pro-choix à gauche, qui lui indiquent le chemin à suivre, et les manifestants antiavortement à droite, qui tentent de distribuer leurs dépliants. Valérian Mazataud Le Devoir

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Des manifestants antiavortement de l’organisation Love Life manifestent tous les jours devant la clinique d’avortement A Preferred Women’s Health Center à Charlotte, en Caroline du Nord. L’organisation milite pour mettre fin au droit à l’avortement à Charlotte depuis 2016. C’est le samedi qu’ils sont le plus nombreux. Valérian Mazataud Le Devoir

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En bas de l’image, les bureaux administratifs de la clinique d’avortement A Preferred Women’s Health Center à Charlotte, en Caroline du Nord. En haut se trouve le terrain voisin, qui a été acheté par l’organisation antiavortement Love Life en 2018. Les membres y organisent des manifestations quotidiennes. Sur la photo, prise un samedi matin, plusieurs dizaines de manifestants écoutent un concert de musique chrétienne. Valérian Mazataud Le Devoir

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À gauche, Doreen, une manifestante antiavortement de Love Life, distribue des dépliants devant la clinique d’avortement A Preferred Women’s Health Center. À droite, un des piquets délimitant le terrain de la clinique et celui, voisin, de Love Life. Un simple faux pas sur le terrain privé de l’un des deux camps peut mener à une action en justice. Valérian Mazataud Le Devoir

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Philip « Flip » Benham, un des manifestants antiavortement les plus connus de la région, en pleine joute verbale avec une bénévole pro-choix de l’organisation Charlotte for Choice. Le premier amendement de la Constitution des États-Unis, qui protège la liberté d’expression, permet aux opposants de s’échanger tous les noms d’oiseaux à peu près sans limites. Valérian Mazataud Le Devoir

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Les bénévoles de l’organisation pro-choix Charlotte for Choice sont présents tous les jours devant la clinique pour guider les patientes de la rue jusqu’à la salle d’attente. Très visibles grâce à leurs parapluies et à leurs chandails arc-en-ciel, ils ont aussi pour mission de rendre moins visibles, et audibles, les manifestants antiavortement (à droite, en rose). Valérian Mazataud Le Devoir

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Chaque samedi, un large groupe de manifestants antiavortement catholiques fait le voyage depuis la Caroline du Sud pour venir réciter des Je vous salue Marie devant la clinique. Ils ne se mélangent pas avec l’autre groupe antiavortement qui manifeste au même moment, les protestants de l’organisation Love Life. Valérian Mazataud Le Devoir

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Les bénévoles de Charlotte for Choice sont présents tous les jours devant la clinique. Certains, comme la bénévole en haut de la photo, sont là pour escorter les patientes de leur voiture jusqu’à la salle d’attente. D’autres, à droite, sont chargés de guider les voitures vers le stationnement. Les bâches de plastique marron (à droite) ont été installées pour préserver l’anonymat des patientes depuis la rue. Valérian Mazataud Le Devoir

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Calla Hales, 33 ans, est la directrice de la clinique d’avortement indépendante A Preferred Women’s Health Center, à Charlotte, et de trois autres cliniques d’avortement à travers la Caroline du Nord et en Géorgie. En Caroline du Nord, l’avortement est maintenant illégal au-delà de 12 semaines de grossesse. « J’ai la chance d’aider tous les jours des patientes à repartir à neuf en leur permettant de prendre les décisions qu’elles souhaitent et de choisir leur avenir. Ça, pour moi, c’est vraiment un cadeau incroyable. » Valérian Mazataud Le Devoir

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À titre de directrice d’une clinique d’avortement, Calla Hales peut voir sa sécurité être menacée. Après avoir été victime d’agressions, elle garde un gilet pare-balles dans son bureau. « Je ne l’utilise pas tous les jours, seulement lors de certains événements », relativise-t-elle. Valérian Mazataud Le Devoir

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Les policiers de Charlotte sont présents devant la clinique chaque samedi matin, le jour le plus populaire pour les manifestations. Ils veillent à ce que les manifestants antiavortement ne bloquent pas la circulation, sous peine de contraventions. Valérian Mazataud Le Devoir

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Shannon Bauerle, professeure au Département d’études féministes et de genre de l’Université de Caroline du Nord, est la directrice du groupe Charlotte for Choice. « L’an dernier, 18 000 manifestants [antiavortement] en tout ont protesté devant la clinique. C’est pourquoi le travail des défenseurs et des accompagnateurs de clinique est si important pour s’assurer que les patientes peuvent bien accéder à la clinique. » Valérian Mazataud Le Devoir

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Kim, l’une des accompagnatrices de clinique de Charlotte for Choice, accompagne les patientes depuis leur voiture. Tous les affichages de l’organisme sont en anglais et en espagnol. Elle se fait un plaisir de faire sonner le carillon à vent à côté d’elle, qui sert à couvrir les sermons des manifestants antiavortement depuis le trottoir. Valérian Mazataud Le Devoir

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Le centre de soins Health for Her, situé dans le centre-ville de Charlotte, se présente comme un « centre de ressource pour les grossesses non planifiées ». Pour Tara Romano, directrice de l’organisme Pro-Choice North Carolina, ce lieu et des dizaines d’autres sont en fait de fausses cliniques. Elles offrent quelques services paramédicaux gratuits et une fois sur place, les patientes se voient offrir des services d’aide à la maternité ou de fausses informations afin de les détourner de l’avortement. Valérian Mazataud Le Devoir

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Depuis six mois, Mark Collver est bénévole au centre Birthright of Charlotte, une organisation qui se présente comme un « centre de ressources sur la grossesse » offrant des « services gratuits et confidentiels à toute personne aux prises avec une grossesse non planifiée ou problématique ». M. Collver prend soin de ne jamais prononcer le mot « avortement ». Valérian Mazataud Le Devoir

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À gauche, un panier rempli de chaussons pour bébés tricotés par des bénévoles de Birthright of Charlotte. « Les femmes qui nous visitent pleurent à coup sûr quand elles voient les petits chaussons », se félicite Mark Colver. À droite, des modèles en plastique illustrent les stades de développement du foetus. Valérian Mazataud Le Devoir

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Les femmes qui choisissent de mener leur grossesse à terme se voient offrir un sac cadeau (ci-dessus) en guise de baby shower. À l’intérieur, on trouve un paquet de couches, un petit pyjama et quelques produits d’hygiène pour bébé. Les locaux de l’établissement débordent de vêtements et d’accessoires pour bébés et futures mamans, principalement des dons venant de l’église. Valérian Mazataud Le Devoir

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Mark Collver punaise la photo du nouveau-né d’une mère ayant fait appel aux services de Birthright of Charlotte. C’est le dixième bébé dont la photo se retrouve affichée au mur. « Ce sont nos diplômés », se félicite le bénévole. Au mur, plusieurs tableaux vides sont accrochés. « Notre but, c’est de tous les remplir », confirme-t-il. Valérian Mazataud Le Devoir