«Paddington au Pérou»: du piquant dans la marmelade d’oranges

Notre cher ourson britannique, animé par la voix de Ben Whishaw, fait son retour dans «Paddington au Pérou», réalisé par Dougal Wilson.
Photo: Sony Pictures Notre cher ourson britannique, animé par la voix de Ben Whishaw, fait son retour dans «Paddington au Pérou», réalisé par Dougal Wilson.

Il pleut toujours sur Londres. Paddington est resté le petit ours attachant qu’il a toujours été — gourmand, maladroit, attentionné, bienveillant. Dans le troisième volet de ses aventures cinématographiques, le voilà désormais officiellement britannique, et c’est passeport en main qu’il embarque avec la famille Brown pour une traversée de l’Atlantique, en avion cette fois, afin de rejoindre au Pérou sa tante Lucy qui, même si elle coule des jours heureux dans la maison des ours retraités, s’ennuie terriblement de son protégé.

Le voyage prend toutefois une tournure imprévue lorsque Paddington et ses compagnons s’aperçoivent à leur arrivée que tante Lucy manque à l’appel. Pourquoi cette absence n’a-t-elle pas été signalée plus tôt ? Le mystère s’installe rapidement et renforce irrémédiablement l’enjeu émotionnel du récit. Sous l’égide du réalisateur Dougal Wilson, à qui Paul King cède sa place, mais que l’on retrouve dans l’équipe de scénarisation, et loin des rues familières de Windsor Gardens, Paddington et les Brown mènent ainsi l’enquête tout en s’émerveillant des paysages majestueux du Pérou. Au gré de personnalités hautes en couleur, de montagnes andines escarpées, d’une jungle amazonienne luxuriante et de villages pittoresques, quels indices trouveront-ils ? Soulignons, de fait, que la photographie, par Erik Wilson, la direction artistique et les effets spéciaux offrent un film visuellement très riche, avec des plans splendides qui tranchent avec la grisaille londonienne et emportent le public au cœur de cette recherche captivante.

Un film d’aventures ?

L’histoire repose donc habilement sur des séquences d’action enlevées, et c’est là tout le rafraîchissement de Paddington au Pérou. Entre la traversée très mouvementée d’un fleuve et une escapade dans les ruines d’un temple perdu, le film se distingue des deux premiers par un sens de l’aventure soutenu, toutefois bien ancré dans la tradition de ce délicieux humour anglais. Paddington, fidèle à lui-même, enchaîne en effet les étourderies avec une candeur toujours aussi charmante et provoque les rires et l’attendrissement des spectateurs, grands comme petits.

Cette dynamique intrépide peut notamment s’appuyer sur de nouvelles têtes. Antonio Banderas incarne le capitaine Hunter Cabot, une figure ambiguë qui vogue entre opportunisme et bonté, tandis que Carla Tous est sa fille, Gina, véritable alliée des Brown, et qu’Olivia Colman met son talent au service de la Révérende mère, gérante excentrique de la maison des ours retraités. Emily Mortimer reprend quant à elle le rôle de Mary Brown, initialement tenu par Sally Hawkins, avec justesse et s’intègre naturellement dans l’énergie familiale.

Lorsque la disparition de tante Lucy est enfin résolue, un message sur l’importance des racines et de la famille émeut délicatement. La conclusion, ponctuée d’un clin d’œil à Paddington 2, provoque un dernier éclat de rire bienvenu et consolide l’idée que l’eldorado du bonheur se trouve souvent dans les choses les plus simples : l’amour des siens et de la marmelade d’oranges, bien sûr.

En somme, Paddington au Pérou réussit à renouveler la franchise tout en restant authentique. Moins londonien, plus épique, mais toujours aussi doux, ce nouveau long métrage prouve que l’ours au duffel-coat bleu a bien plus qu’un sandwich sous son emblématique chapeau rouge.

Paddington au Pérou

★★★★

Comédie familiale de Dougal Wilson. Royaume-Uni, France, Japon, États-Unis, 2024, 106 minutes. En salle.

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