Crave s’engage plus que jamais envers les productions québécoises

En décembre, la téléréalité «OD: tentations au soleil» a  pulvérisé un record, devenant la série la plus visionnée de Crave dans les premiers jours de son lancement, et ce, pour l’ensemble du Canada.
Photo: Bell Media/Crave En décembre, la téléréalité «OD: tentations au soleil» a pulvérisé un record, devenant la série la plus visionnée de Crave dans les premiers jours de son lancement, et ce, pour l’ensemble du Canada.

Crave, la plateforme de diffusion en continu de Bell Média, a célébré mardi ses cinq ans d’existence en français lors d’un événement à Montréal. La direction y a réitéré son engagement envers la production de contenu original québécois, présentant une vingtaine d’émissions à venir en 2025 et en 2026.

Plus de 60 productions en français ont été réalisées pour Crave en cinq ans. « Au Québec, dès qu’on met une production originale de qualité sur la plateforme, ça se classe en premier, devant les grosses productions américaines », s’est réjouie Suzane Landry, vice-présidente du développement de contenu, de la programmation et de l’information chez Bell Média.

Elle a cité notamment le succès des émissions Vie$ de rêve et Le retour d’Anna Brodeur, alors que la plateforme héberge des séries internationales comme La maison du Dragon, Le lotus blanc et The last of Us. Mme Landry remarque aussi que plusieurs séries québécoises sont regardées par un public anglophone grâce au sous-titrage.

En décembre, la téléréalité OD : tentations au soleil a même pulvérisé un record, devenant la série la plus visionnée de Crave dans les premiers jours de son lancement, et ce, pour l’ensemble du Canada. Bell Média a profité de l’anniversaire de Crave pour confirmer le tournage prochain d’une deuxième saison d’OD : tentations au soleil. L’animatrice, Marie-Pier Morin, sera également en vedette dans une nouvelle émission. Les caméras l’accompagneront dans sa quête pour construire une maison bigénérationnelle afin que ses enfants grandissent avec leurs grands-parents. Le nom et la date de diffusion de la série ne sont pas encore définis.

Foisonnement de téléréalités

Crave misait davantage sur la fiction à ses débuts, mais la téléréalité y prendra de plus en plus de place. « On est bons dans la téléréalité et ça fonctionne bien », a estimé Mélanie Bhérer, directrice générale du volet variété, style de vie, documentaire et numérique. Elle souligne d’ailleurs que 40 % de l’offre de la chaîne Noovo, qui appartient à Bell Média, est constituée de téléréalités.

Parmi les nouveautés présentées mardi, on retrouve aussi Aller simple, inspirée de la série de fiction du même nom. Pour cette compétition animée par Jean-Nicolas Verreault, dix concurrents débarqueront en hélicoptère pour se rendre dans un chalet un peu glauque et tenter de survivre à une élimination quotidienne. À cheval entre le documentaire et la téléréalité, Luc le milliardaire suivra le riche homme d’affaires Luc Poirier, réputé pour être sans filtre. À travers ses échanges avec l’animateur Pierre-Yves McSween, le public doit notamment découvrir comment il a accumulé une aussi grosse fortune malgré ses origines modestes.

En fiction, Crave continue d’explorer des genres très diversifiés, de la comédie au drame, en passant par le thriller psychologique. Une des séries les plus attendues de 2025 est Empathie, de l’autrice et comédienne Florence Longpré (M’entends-tu, Le temps des framboises). Diffusée dès avril, elle se déroule dans un hôpital psychiatrique réservé aux personnes considérées comme dangereuses pour elles-mêmes ou les autres. Mardi, le comédien Benoît Brière, qui fait partie de la distribution, a classé la série dans le « top 2 » de sa carrière, affirmant qu’elle trouvait « de l’humour à travers la tragédie humaine ».

D’autres nouvelles séries intrigantes ont été mises en valeur mardi, dont la comédie Gâtées pourries. Pascale Renaud-Hébert, Suzie Bouchard et Anne-Élisabeth Bossé y interprètent trois amies dans la fin trentaine. En 2026, le public pourra découvrir une série adaptée des films Bon cop, bad cop, dans laquelle Patrick Huard et Colm Feore seront de la partie. Plusieurs séries feront un retour en 2025, dont Après le déluge, Complètement lycée, Inspirez expirez et Bellefleur.

Modeste, mais en croissance

L’année semble avoir été bonne pour Crave, qui allègue une croissance de 25 % de ses abonnements en 2024. La direction affirme aussi être en position de tête parmi les plateformes de diffusion en continu canadienne, devant ses concurrents Tou.tv et Illico. Ses parts de marché sur le marché francophone canadien (15 %) sont toutefois inférieures à celles de Netflix (52 %), d’Amazon Prime Video (37 %) et de Disney+ (23 %), selon les données de l’Observateur des technologies médias. Par ailleurs, l’âge moyen du public de Crave est de 46 ans, ce qui est plus jeune que celui de Noovo (50 ans).

Sophie Parizeau, directrice générale de la fiction, estime qu’une partie du succès de Crave provient de « choix audacieux ». « On crée l’événement quand on propose des choses que les télévisions conventionnelles n’offrent pas. Inspirez expirez, In Memoriam, je ne pense pas que ça se serait retrouvé à la télévision traditionnelle », a-t-elle indiqué.

Malgré tout, ce n’est pas de sitôt que Bell va débrancher Noovo pour tout miser sur Crave, même si elle génère plus de revenus. Suzane Landry rappelle que la majorité des Québécois sont encore abonnés au câble et que ceux-ci regardent de nombreuses heures de contenu par semaine, ce qui représente des revenus publicitaires non négligeables.

« La force de la télé, c’est que ça demeure un rendez-vous de soirée, lors duquel on fait partie d’un groupe qui regarde un contenu en même temps », a-t-elle estimé.

Pour ce qui est des tarifs, Mme Landry souligne que le forfait de base, à 9,99 $ par mois, n’a pas augmenté depuis 2018. Ce qui a changé, c’est que des forfaits plus chers, sans publicité et permettant plusieurs lectures à la fois, ont été ajoutés en 2023. Est-ce que cette stabilité est là pour durer ? Mme Landry n’a pas voulu s’engager en faveur d’un maintien ou d’une hausse des tarifs.

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