Les concerts de musique classique à voir en 2025

À l’Orchestre Métropolitain, nous serons à l’écoute de la «9e Symphonie» de Schubert par Yannick Nézet-Séguin en mars.
Photo: François Goupil À l’Orchestre Métropolitain, nous serons à l’écoute de la «9e Symphonie» de Schubert par Yannick Nézet-Séguin en mars.

On pourrait écrire cette chronique des rendez-vous musicaux en soulignant que le premier événement de cette seconde partie de la saison sera probablement la 6e Symphonie de Mahler par Rafael Payare à l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM), du 16 au 18 janvier, et que l’Opéra de Montréal réjouira tous les amateurs d’opéra en programmant La Bohème de Puccini en mai. Et si les faits saillants étaient, cette fois, plutôt ce que le mélomane ne verra pas ?

Le 7 octobre dernier, Xavier Brossard-Ménard, directeur artistique du très créatif ensemble vocal Les Rugissants, a annoncé l’annulation de son spectacle L’histoire du soldat. « Nous ne sommes pas le premier projet qui tombe cette année. Notre milieu souffre dans le silence, d’un côté par l’indifférence complète des médias traditionnels, de l’autre par des artistes mal à l’aise de partager leurs défaites dans un monde où la médiatisation des histoires de succès est si importante », disait-il à ce moment.

Tirant la sonnette d’alarme sur l’état des institutions de taille moyenne, le musicien voyait un grand danger à ce qu’on les fragilise, comme « ces compagnies font en sorte que l’écologie, qui soutient les lions de la savane, se maintienne. Enlevez les antilopes et vous aurez des lions malingres et, au final, un désert ».

Avec trois productions majeures par an et une plus modeste, le « lion » Opéra de Montréal n’est-il pas déjà un lion malingre ? D’autres vont-ils bientôt crier famine ? I Musici a été un emblème, mais n’est pas la seule institution blessée. Ce qu’il reste de sa saison est la venue d’Alexandre Tharaud le 6 mars et un concert avec Sarahmée le 3 avril. Nous ne verrons donc pas le violoniste Vadim Gluzman dans Mozart et Stéphane Tétreault dans Haydn. On s’étonne de lire sur le site Internet du Nouvel Ensemble moderne (NEM) de manière quasi juxtaposée « Le NEM fête ses 35 années d’existence ! » et « Il n’y a pas de concert à venir annoncé pour le moment ». Espérons que la liste des projets manqués ne s’allonge pas.

Dévoilements

Parmi les protagonistes musicaux dont on n’avait pas entendu parler récemment, il y a Obiora, qui a annoncé la tenue du concert Sororité, une célébration des femmes en musique classique sous la direction de Janna Sailor le 2 mars à la salle Pierre-Mercure. Dans la même salle se tiendront les prestations de Pro Musica, révélées à la mi-décembre. La société de concerts recevra cette saison Jaeden Izik-Dzurko, Lucas Debargue et Sergueï Khachatryan.

Autre dévoilement : le festival Montréal/Nouvelles Musiques de la Société de musique contemporaine du Québec sur le thème « Musique et images » débutera le 14 février avec le concert Dynamite Barrel, de la formation hollandaise New European Ensemble. Des concerts quasi quotidiens occuperont les festivaliers jusque dans la nuit du 1er au 2 mars, « La Grande Nuit 2025 ». Cette manifestation sera suivie par la troisième édition de la Semaine du neuf de l’organisme Le Vivier, du 8 au 16 mars, qui prévoit des concerts quotidiens assurés notamment par Quasar, Paramirabo, Chants libres, le Quatuor Bozzini, Bradyworks, Collectif9 et Architek Percussion.

Le Concours musical international de Montréal, consacré cette année au chant, aura lieu du 25 mai au 6 juin. Les finales se tiendront le 31 mai pour le prix Mélodie et le 6 juin pour le volet opéra.

Le choc symphonique du début d’année aura lieu dans la 11e Symphonie de Chostakovitch, que Louis Langrée dirigera à l’Orchestre Métropolitain (OM) le 26 janvier et que Rafael Payare a programmée à l’OSM les 19 et 20 février. À l’OM, nous serons à l’écoute de la 9e Symphonie de Schubert par Yannick Nézet-Séguin en mars, du passage de la cheffe ukrainienne Oksana Lyniv le 2 mai et de la tournée européenne qui s’amorcera en juin avec Alexandre Kantorow en soliste. À l’OSM, Rafael Payare dirigera la 6e Symphonie de Mahler en janvier et son Chant de la terre en clôture de saison. La grande nouveauté sera le Festival Mozart, en avril, qui comprend deux représentations en concert de Così fan tutte lors desquelles Thomas Hampson incarnera Don Alfonso.

L’OSM, qui reprend Charlebois symphonique en mars, a remplacé le défunt Andrew Davis par Andrew Manze pour les concerts de début mai.

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Voix

C’est l’Orchestre de l’Agora qui sera le partenaire de l’Opéra de Montréal pour L’enfant et les sortilèges de Ravel en février au théâtre Maisonneuve. Opéra McGill proposera The Light in the Piazza d’Adam Guettel le 31 janvier au Monument-National et Imeneo de Händel au théâtre Paradoxe fin mars. L’Atelier d’opéra de l’Université de Montréal abordera Hänsel und Gretel de Humperdinck le 27 février, opéra également proposé par l’Orchestre classique de Montréal le 6 avril. Des cinq opéras restant à diffuser dans la saison Live in HD du Met, deux seront dirigés par Yannick Nézet-Séguin : Aïda le 25 janvier et Salomé le 17 mai.

Évidemment, on ne peut penser « voix » sans parler des invités de la salle Bourgie : Christian Gerhaher le 28 janvier, Benjamin Appl le 13 février et, pour les amateurs qui ne lui en veulent pas de s’être éclipsé sans mot dire en plein concert en 2018, Ian Bostridge le 26 février. De nombreux invités prestigieux de toutes les disciplines nourrissent le programme de la salle Bourgie : Louis Lortie, qui entame une intégrale Ravel le 4 février, Stile Antico, qui fait ses débuts au Québec le 2 avril — tout comme Le Concert de l’Hostel Dieu le 8 mars et Jean-Baptiste Fonlupt le 30 avril —, ainsi que l’altiste Antoine Tamestit, invité des Violons du Roy le 4 avril.

Les Violons du Roy présenteront leur concert auquel participent Marie-Nicole Lemieux et Karina Gauvin, qui a tourné à l’automne au Canada, le 21 mars à la Maison symphonique, alors que Bernard Labadie dirigera un programme Bach le 16 mai à Bourgie.

Éventail baroque

La salle du Conservatoire de Montréal accueillera Pentaèdre pour un concert français très diversifié le 15 mars, et le Quatuor Molinari pour un événement de trois jours en l’honneur de la compositrice azérie Franghiz Ali-Zadeh, dont une table ronde sur le thème « Le folklore dans la musique contemporaine », du 13 au 15 février. L’Orchestre du Conservatoire se produira sous la direction de Jean-Marie Zeitouni à la Maison symphonique le 24 janvier dans la 5e Symphonie de Prokofiev. L’Orchestre classique de Montréal propose Échos lointains d’Afrique le 6 février.

Arion accueillera Céline Frisch et Pablo Valetti les 18 et 19 janvier et Thomas Dunford les 5 et 6 avril ; le Studio de musique ancienne fête ses 50 ans avec les Vêpres de Monteverdi le 26 avril à Bourgie. L’ensemble Caprice se mesure à la 9e Symphonie de Beethoven le jour de la Saint-Valentin, puis à la Passion selon saint Jean de Bach le 4 avril, des concerts repris subséquemment à Québec. Luc Beauséjour et Clavecin en concert célèbrent Rameau les 29 et 30 mars et accueillent Pierre Hantaï pour les Variations Goldberg le 6 mai. Les Boréades osent un accord mets-musique à l’auditorium de la Grande Bibliothèque le 21 mars avec Du baroque à la bouche, et Les Idées heureuses donneront leur traditionnel Concert de la Passion le 18 avril en poursuivant l’exploration des cantates de Graupner.

Quant à l’aîné, le Ladies’ Morning, à l’hiver et au printemps de sa 133e saison, il hébergera surtout des ensembles de musique de chambre : les quatuors Goldmund, Fauré et Leonkoro, ainsi que le Trio Wanderer, à ne pas manquer le 27 avril.

Les 10 rendez-vous à Québec

16 janvier. Concert de gala de l’Orchestre symphonique de Québec (OSQ), avec Emanuel Ax dans le 3e Concerto de Beethoven (Palais Montcalm).

7 février. Le guitariste Raphaël Feuillâtre en récital au Palais Montcalm.

27 février. Jonathan Cohen présente Mozart et l’amitié avec Les Violons du Roy.

26 mars. Le Trio Martin Fröst, Antoine Tamestit et Shai Wosner au Club musical.

2 avril. Clemens Schuldt dirige la 5e Symphonie de Beethoven à l’OSQ.

3 avril. Requiem pour cordes avec Antoine Tamestit et Les Violons du Roy.

9, 10 et 11 avril. Clemens Schuldt dirige la 9e Symphonie de Beethoven à l’OSQ.

15 mai. Chaconnes et passacailles avec Bernard Labadie au Palais Montcalm.

17 mai. Le trouvère de Verdi à l’Opéra de Québec (et les 20, 22 et 24).

28 mai. Concert de clôture de l’OSQ, Flamenco !, avec Clemens Schuldt.

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