«La cité aux murs incertains», Haruki Murakami

Il y a la première partie, celle des amours adolescentes. La deuxième, celle des amours mûres. La troisième, celle du temps des (ré)conciliations. Il y a, partout, cette quête du « vrai moi » que mènent les personnages, ici à n’être plus que l’ombre d’eux-mêmes, et là à s’égarer ou à se trouver au cœur de leur part d’ombre. « Ce n’est que lorsqu’on abandonne son ombre qu’on se rend compte qu’elle est nantie d’un certain poids », dira l’un d’eux dans les pages de La cité aux murs incertains, nouveau et très attendu roman de Haruki Murakami. Cette cité, les fidèles de l’auteur japonais l’ont visitée dans La fin des temps. Si ce souvenir est frais en mémoire, ils traverseront les 150 premières pages de l’œuvre avec une impression de déjà lu. Qui s’estompera par la suite, laissant place à l’onirisme, au réalisme magique, à cette poésie « murakamienne » qui dit la solitude et le passage du temps. Si bellement que les répétitions et les quelques apartés moins prenants sont… peut-être pas pardonnés, mais acceptés.