Quoi de nouveau au RRQ en 2025?

Après une année 2024 plutôt riche en modifications, le Régime de rentes du Québec (RRQ) aborde 2025 avec moins de changements. Le plus important reste toutefois la bonification de la rente d’invalidité, acquise après une longue saga juridique.

D’abord, l’indexation

À partir de janvier, les quelque 2,2 millions de bénéficiaires du RRQ voient leur rente augmenter de 2,6 %. Le taux d’indexation était de 4,4 % en 2024, suivant une année de forte poussée inflationniste. Rappelons que le taux d’indexation est calculé selon la variation en pourcentage de la moyenne de l’indice des prix à la consommation au Canada pour la période de novembre à octobre par rapport à la moyenne des 12 mois précédents.

Puis, la rente d’invalidité

C’est un gros morceau cette année. Après le dépôt de deux projets de loi des partis d’opposition et un jugement des tribunaux, le gouvernement Legault, qui avait déjà réduit la pénalité en 2022, a appuyé l’octroi d’une pleine rente de retraite aux aînés invalides de 65 ans et plus à compter du 1er janvier. Ainsi, toute personne de 65 ans ou plus qui, entre 60 et 65 ans, a reçu une rente d’invalidité ou une somme additionnelle pour invalidité a droit à 100 % du montant de sa rente de retraite, lit-on sur le site de Retraite Québec.

Le groupe Les Invalides au front en avait fait sa bataille. Dans son mémoire, il mettait notamment en exergue la double pénalité que subissent les personnes reconnues comme invalides. « Un prestataire d’une rente d’invalidité cesse de cotiser, donc il ne peut pas espérer une rente de retraite décente à 65 ans et, en plus, de 60 à 65 ans, la même pénalité que celle imposée aux gens qui prennent volontairement leur rente de retraite s’applique. Ces mesures portent préjudice de manière disproportionnée aux personnes qui sont forcées de cesser de travailler avant l’âge de 65 ans, malgré leur volonté », pouvait-on y lire.

En février dernier, Protégez-vous reprenait les chiffres d’un conseiller financier indiquant que cette situation pouvait générer une pénalité de 18 à 24 % à vie sur la rente de retraite, selon les revenus de la personne. « Avant 2022, cette pénalité s’élevait même à 36 %. »

Ensuite, le MGA

Depuis 2019, le RRQ est composé du régime de base et du régime supplémentaire. L’ajout du régime supplémentaire amène une augmentation du taux de remplacement du revenu, qui passera de 25 % à 33,33 %. Cet ajout entraîne aussi une augmentation du salaire admissible maximal, jusqu’à ce qu’il atteigne 114 % du maximum des gains admissibles (MGA) cette année.

Plus précisément, « à partir de 2024, un taux de cotisation de 4 % sera ajouté pour la portion du salaire comprise entre le MGA et le nouveau plafond », qui équivaudra à 114 % du MGA à partir de 2025. Selon les données de Revenu Québec, le maximum supplémentaire des gains admissibles se chiffre à 81 200 $ cette année et le maximum supplémentaire des gains admissibles, à 9900 $, soit une deuxième cotisation maximale pour l’employé concerné de 396 $ (également de 396 $ par employé pour l’employeur).

Enfin, le FRV

Pour résumer les choses simplement, disons qu’une personne cessant de participer à un régime complémentaire de retraite va habituellement transférer la somme accumulée dans un compte de retraite immobilisé (CRI) ou dans un fonds de revenu viager (FRV), que l’on peut définir comme étant un fonds enregistré de revenu de retraite (FERR). Le premier sert à conserver l’épargne-retraite immobilisée et à accumuler des intérêts en attendant le décaissement. Le second permet de faire des retraits pour constituer un revenu de retraite. Les nouvelles mesures en vigueur depuis le 1er janvier s’inscrivent dans une volonté gouvernementale de simplifier les règles de décaissement de l’épargne-retraite, de favoriser le report du début du versement des rentes publiques et de permettre de bénéficier de rentes plus élevées, indique le ministre des Finances, Eric Girard.

Les principales modifications réglementaires prévoient notamment de nouvelles règles de calcul des revenus viagers et temporaires relatifs aux FRV pour les personnes de moins de 55 ans. De plus, alors qu’il y a absence de plafond dans le cas du FERR, le titulaire ne pouvait retirer d’un FRV plus que le maximum autorisé chaque année. Ce plafond est dorénavant supprimé pour les personnes de 55 ans ou plus. Enfin, désormais, aucune somme ne peut être transférée directement d’un FRV à un REER ou à un FERR, indique-t-on dans la documentation du ministère des Finances.

Bonne année 2025 !

Ce texte fait partie de notre section Opinion, qui favorise une pluralité des voix et des idées. Il s’agit d’une chronique et, à ce titre, elle reflète les valeurs et la position de son auteur et pas nécessairement celles du Devoir.

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