La CDPQ veut aider les entreprises à viser d’autres marchés que les États-Unis

Le « réseau » de la CDPQ pourra favoriser la diversification de la « base de clients, fournisseurs ou activités » des entreprises concernées par ce nouveau programme, affirme la Caisse.
Photo: Josie Desmarais Getty Images Le « réseau » de la CDPQ pourra favoriser la diversification de la « base de clients, fournisseurs ou activités » des entreprises concernées par ce nouveau programme, affirme la Caisse.

La Caisse de dépôt et placement (CDPQ) lance un « programme » pour aider les entreprises québécoises à affronter l’incertitude qui émane des États-Unis. L’intelligence artificielle et l’ouverture de nouveaux marchés se trouvent au cœur de cette nouvelle stratégie.

« On voulait souligner l’importance de lancer un signal fort à nos sociétés québécoises pour les encourager à aller de l’avant » avec leurs investissements, résume en entrevue Kim Thomassin, qui pilote la stratégie d’investissement de la Caisse au Québec. Cette annonce vise « la moyenne et la grande entreprise, pas seulement celles qui sont dans notre portefeuille ». Trois orientations aideront les entreprises d’ici « face à la menace des tarifs », détaille-t-elle.

Afin d’atténuer l’incertitude qui plane, la Caisse compte d’abord offrir un « financement flexible, en complément des solutions proposées par les banques et les marchés financiers ».

Aucune somme particulière n’est associée à ce soutien financier également destiné à augmenter la productivité des entreprises. Le Québec est à la traîne depuis plusieurs années sur ce point par rapport aux concurrents américains.

« La flexibilité est le mot d’ordre », signale Mme Thomassin. Que l’aide soit sous forme d’équité ou sous forme de dette convertible, la CDPQ entend y aller « au cas par cas », afin de « déterminer ce qui va être le mieux selon les circonstances ».

Signe que les entreprises québécoises ont besoin d’être rassurées, la Caisse a commencé à recevoir des demandes d’aide quelques heures après l’annonce de la création du programme. « On en est à finaliser un appel de projets pour s’assurer que les règles soient claires », précise la responsable de la Caisse.

De l’expertise et un réseau

En plus de cette nouvelle offre de capital, la CDPQ prévoit offrir de « l’expertise » pour assurer l’automatisation des chaînes de montage. L’équipe « Québec » de la Caisse mettra à contribution l’entreprise québécoise d’intelligence artificielle Vooban, dont la CDPQ est actionnaire, afin d’accroître le rendement.

La Caisse de dépôt souhaite pousser plus loin « l’automatisation, la robotisation, la numérisation de processus d’affaires et les autres solutions d’intelligence artificielle ». « Ça risque beaucoup de parler au secteur manufacturier », souligne Kim Thomassin, bien qu’elle ne pose pas de limites quant aux entreprises concernées. « Face à l’incertitude qu’on vit tous, on veut souligner l’importance de lancer un signal fort à nos sociétés québécoises pour les encourager à aller de l’avant. »

En outre, le « réseau » de la CDPQ pourra aider les entreprises participantes à diversifier leur « base de clients, fournisseurs ou activités ». Le « carnet de 5000 sociétés en portefeuille et de partenaires d’affaires dans 70 pays » de la Caisse devrait aider la communauté d’affaires à ouvrir leurs horizons au-delà des États-Unis.

« Que les tarifs soient mis en place ou non, c’est l’occasion de miser sur tout le savoir-faire des entreprises de chez nous pour propulser le Québec en avant », a déclaré par communiqué le président et chef de la direction de la CDPQ, Charles Emond.

Ce reportage bénéficie du soutien de l’Initiative de journalisme local, financée par le gouvernement du Canada.

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