«Carnaval», Edna Stern

Ce disque est paru en novembre, mais le titre est de circonstance et, au fond, suivre le parcours de la pianiste Edna Stern est fascinant et en dit long sur les quêtes, les doutes et les incertitudes qui taraudent les vrais artistes. Edna Stern est une artiste remarquable ; cela ne fait depuis longtemps aucun doute. Elle nous désoriente et nous déconcerte cependant dans son rapport au son. Cette quête du « juste son enregistré » l’a amenée ces dernières années dans une impasse improbable avec des captations desséchées, irritantes et antimusicales (ex. Schubert on Tape) influencées par une logique « hifiste » stérile. Alors qu’on la pensait prisonnière de cette esthétique, voilà un couplage Carnaval-Scènes d’enfants pile à l’inverse, un poil trop distant clinquant et réverbéré. Au moins, ce son ample permet d’apprécier la musique et la dualité très creusée par Stern entre la poésie rêveuse d’Eusébius et les élans de Florestan. Les Scènes sont encore mieux (poésie, art des tableaux et transitions). On continue dans cette voie.
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