Montréal propose un répit de 10,5 millions aux OBNL

La Ville avance que l’embauche de 225 nouvelles ressources, promises en 2022, lui permettra de réduire le recours aux heures supplémentaires et de hausser ses revenus de contraventions.
Photo: Olivier Zuida Archives Le Devoir La Ville avance que l’embauche de 225 nouvelles ressources, promises en 2022, lui permettra de réduire le recours aux heures supplémentaires et de hausser ses revenus de contraventions.

Montréal accordera un répit de 10,5 millions de dollars à des centaines d’organismes à but non lucratif (OBNL), qui n’auront pas à payer de compensation pour les taxes municipales.

À l’heure actuelle, les OBNL qui détiennent une reconnaissance de la Commission municipale du Québec en raison de leur mission et qui sont propriétaires de l’immeuble qu’ils occupent ne paient pas de taxes municipales, mais ils doivent verser un montant à la Ville qui correspond à 0,50 $ par tranche de 100 $ d’évaluation. Plusieurs organismes avaient interpellé la Ville dans le passé à ce sujet.

La mesure annoncée mercredi dans le budget 2025 de la Ville bénéficiera à plus de 700 organismes, a expliqué le président du comité exécutif, Luc Rabouin. « Les organismes contribuent de manière vraiment importante à l’offre de services à la population. On s’est dit qu’on renoncerait à ces revenus-là. On veut leur envoyer un message fort qu’on a besoin d’eux », a-t-il déclaré.

M. Rabouin a indiqué que cette mesure visait des organismes comme ceux travaillant en réinsertion sociale ou ayant une vocation culturelle, de même que les refuges pour itinérants. « Ça va leur permettre de bonifier leur offre de services », a-t-il dit.

L’annonce a été saluée par plusieurs organisations. La compensation exigée représentait des montants « significatifs », dans un contexte où la valeur des propriétés a grimpé de façon importante, a indiqué Renaissance Québec. « Chaque dollar économisé grâce à cette mesure pourra être réinvesti directement dans nos programmes d’insertion », a souligné Éric St-Arnaud, directeur général de l’organisme.

Pour le milieu culturel, ce sont 2,25 millions de dollars que pourront épargner quelque 70 organismes, a signalé Nathalie Maillé, directrice générale du Conseil des arts de Montréal (CAM). « D’importants lieux de diffusion artistique de la métropole en bénéficieront, dont la plupart des théâtres et des musées, leur donnant un peu d’air frais dans cette période qui met leurs finances au défi. »

La semaine dernière, des organismes avaient réclamé un meilleur financement du CAM. Celui-ci devra toutefois se contenter d’un gel pour 2025.

Budget du SPVM en hausse

Pour sa part, le budget du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) grimpera à 824,3 millions de dollars l’an prochain, soit 3 millions de plus que dans le budget précédent. Mais alors que les prévisions budgétaires avaient fixé à 821 millions le budget pour 2024, dans les faits, les dépenses réelles du SPVM ont atteint 874,5 millions. La Ville attribue ce dépassement aux heures supplémentaires des policiers lors d’événements comme les manifestations.

La Ville avance que l’embauche de 225 nouvelles ressources, promises en 2022, lui permettra de réduire le recours aux heures supplémentaires et de hausser ses revenus de contraventions. Elle avait toutefois invoqué le même argument l’an dernier lors de la présentation du budget de 2024. Cet ajout de nouveaux policiers devrait être terminé d’ici la fin de 2024, indique-t-on.

La Ville prévoit ainsi d’augmenter les revenus de ses amendes, qui ont atteint 212,5 millions de dollars en 2024, pour les faire grimper à 216,5 millions l’an prochain.

Pour sa part, le budget du Service de sécurité incendie de Montréal, de 393,1 millions en 2024, passera à 408 millions l’an prochain.

Transport collectif

En matière de transport collectif, la contribution versée à l’Autorité régionale de transport métropolitain augmentera de 47,2 millions en 2025, pour atteindre 762,8 millions en 2025, soit une hausse de 6,6 %.

Ce montant tient compte de l’indexation de la gratuité pour les usagers de 65 ans et plus, que l’administration reconduit pour 2025. Le coût de cette mesure, qui s’avère de plus en plus populaire, augmentera de 13,9 % en 2025 pour atteindre 39,1 millions.

Dans son Programme décennal d’immobilisations 2025-2034, Montréal prévoit notamment 1,6 milliard de dollars pour l’application du plan Vision zéro, ainsi que 300 millions pour le Réseau express vélo, dont 30 millions pour 2025.

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