Brrrr! Parlons froid avec une exploratrice polaire

Une expédition de 1130 km seule en Antarctique. Une traversée de 63 jours dans la nuit polaire de la Norvège avec son mari. Les exploits de Caroline Côté sont vraiment impressionnants ! L’aventurière et réalisatrice explique aux As de l’info pourquoi elle aime tant le froid.

Comment est née ta passion pour le froid ?

C’était en 2014. J’étudiais en cinéma et en communication. Mon copain de l’époque partait pour l’Antarctique. J’ai décidé de filmer l’aventure. Mais je n’avais aucune connaissance du froid. Je ne faisais même pas de camping quand j’étais jeune ! J’ai dû m’entraîner pour être prête.

Et ça a été le coup de foudre ?

Pas tout de suite. C’est au retour. J’avais ces souvenirs des paysages, de l’horizon à perte de vue. J’ai changé mes plans de carrière et je fais maintenant des documentaires d’aventure.

C’est quoi, le froid, pour toi ?

C’est vraiment un amour. Je suis assez introvertie. Le froid, ça me ressemble : c’est très calme, silencieux. J’aime aussi les territoires polaires, qui ont l’air déserts, mais qui sont pleins de vie.

Qu’y trouve-t-on, par exemple ?

On peut y voir des renards arctiques, des rennes, des ours polaires. Les ours peuvent représenter un danger. Mais on doit apprendre à cohabiter avec eux. C’est leur territoire. J’ai beaucoup de respect pour cet animal.

As-tu des trucs pour rester
au chaud ?

La laine ! Même mouillée, elle conserve sa chaleur. Elle résiste aux odeurs aussi. C’est pratique quand on porte les mêmes vêtements pendant 33 jours ! On peut mettre une gourde d’eau chaude à l’intérieur de notre manteau. Et c’est important de manger. En expédition, on dépense tellement d’énergie que je mange parfois des cuillerées de beurre pour refaire le plein. Finalement : on bouge !

2025 est l’Année internationale de la préservation des glaciers. Tu es ambassadrice pour le Canada. Vois-tu l’impact du réchauffement climatique sur le terrain ?

Oui. C’est arrivé plusieurs fois que des gens nous recommandent un chemin qu’ils empruntent depuis toujours, mais, quand on arrive à l’endroit, c’est une rivière ou une grande étendue d’eau qui s’y trouve, et on ne peut pas passer. La fonte est très rapide. Vraiment, c’est quelque chose qui me tient à cœur.

Les Journées de la persévérance scolaire commencent lundi. Quels sont tes trucs pour foncer et continuer ?

Les mots « courage », « passion » et « volonté ». Le courage, c’est faire les premiers pas. Comme sortir de la tente quand il fait -30 °C ! La passion, c’est me rappeler que je veux partager ce que je vois avec les gens. Et la volonté, c’est ne pas abandonner dans les moments difficiles.

Par Caroline Bouffard