Brainsto, l’agence qui aide les vedettes à réaliser leurs rêves un peu fous

Et si des créatifs provenant de divers milieux comme la télé, l’humour, le cinéma et la littérature étaient engagés par une compagnie pour ne faire qu’une chose : du remue-méninges, mieux connu sous le terme brainstorm ? C’est cette agence nouveau genre qu’ont imaginée les auteurs d’une toute nouvelle série humoristique de la chaîne UnisTV, Agence Brainsto.
Comment fonctionne cette entreprise fictive ? « Tu arrives, tu dis : j’ai besoin d’une idée pour tel ou tel projet, tu paies ton trois heures et tu as les meilleurs pour t’aider autour d’une table », explique LeLouis Courchesne, idéateur, scénariste et comédien pour les 10 épisodes de 24 minutes. On le devine, ce processus donnera lieu à une effusion de concepts farfelus.
Six employés – incarnés par Sophie Cadieux, LeLouis Courchesne, Daphnée Côté-Hallé, Patrick Emmanuel Abellard, Olivia Palacci et Étienne Galloy — y sont dirigés par une patronne aux méthodes non conventionnelles et aux déclarations étonnantes, interprétée par Pascale Bussières. Leurs personnages ont des caractéristiques fortes et un peu caricaturales, comme dans toute bonne comédie de situation.
« On est allé chercher des personnalités de gens qu’on connaît en brainstorm et en création. Mon personnage, c’est un peu moi : bon élève, psychorigide, gaffeur social, accro à sa job », rapporte M. Courchesne. Parmi ses collègues, il y a notamment la militante de gauche, l’expert des tendances et l’incompétent enthousiaste.
Dans cette série, ce sont des artistes connus qui sont les clients, jouant avec exagération leur propre rôle et cherchant des conseils pour des projets étonnants. La formule et le ton peuvent faire penser à la populaire websérie En audition avec Simon, qui a effectivement servi d’inspiration aux idéateurs.
Dans le premier épisode, que Le Devoir a pu visionner dans le cadre d’une projection de presse mardi, le comédien Antoine Pilon veut se lancer en politique. Encore imprégné par le rôle de Gédéon Ouimet, un ancien premier ministre du Québec du XIXe siècle qu’il a incarné dans un film, il ambitionne maintenant de devenir premier ministre. Il se cherche donc un nom de parti et des idées à défendre. Et s’il fondait la Coalition Antoine Québec et envoyait de petits cadeaux aux citoyens qui paient leurs impôts ?
Le comédien de STAT Lou-Pascal Tremblay, de son côté, se sert de l’équipe pour tester un jeu à thématique agricole qu’il souhaite commercialiser, mêlant jeu de société et jeu d’évasion. Les cobayes doivent s’évader du Grand moulin à grain de l’infinie solitude, combattant des « démons des champignons » et se servant d’armes, comme des pistils vénéneux.
Les mises en situation ont été proposées par les auteurs, en se fiant à ce qu’ils connaissaient de la personnalité et des intérêts de leurs invités. Arnaud Soly, par exemple, demandera de l’aide pour écrire des histoires pour enfants, alors que Claudia Bouvette voudra lancer une compagnie. « Tout le monde a accepté », se réjouit M. Courchesne.
Les épisodes peuvent se regarder dans le désordre, puisqu’il n’y a pas vraiment de progression dramatique entre chacun. « Comme auteur, j’aime mieux m’appuyer sur les personnages, leurs failles, leurs beautés, leurs liens, que sur une histoire, indique M. Courchesne. Il y a quelque chose dans la récurrence des personnages qui appelle le téléspectateur, tu te sens un peu dans la gang. »
La série a été tournée dans un grand bureau monté pour l’occasion dans un loft du quartier Mile-Ex, à raison d’un épisode par jour. Ce rythme effréné engendré par un petit budget ne se voit pas du tout dans les deux premiers épisodes. Ils sont franchement réussis, jouant sur l’absurde et les effets de surprise pour déclencher de nombreux rires.