Les boîtes noires de l’avion qui s’est écrasé à l’aéroport Pearson ont été récupérées

La boîte noire du vol de Delta Air Lines qui s’est écrasé à l’aéroport Pearson de Toronto a été retrouvée, ont annoncé les enquêteurs chargés de l’affaire. Les autorités ont pour leur part salué la réponse « exemplaire » des services d’urgence.
Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST), qui dirige l’enquête sur l’accident qui a blessé 21 personnes lundi, a déclaré que ses enquêteurs ont envoyé les enregistreurs de données de vol et de la cabine de pilotage de l’avion à un laboratoire pour une analyse plus approfondie.
« À ce stade, il est beaucoup trop tôt pour dire quelle pourrait être la cause de cet accident », a rapporté Ken Webster, enquêteur principal du BST, dans une vidéo publiée sur YouTube mardi soir.
Il a assuré que les enquêteurs partageront plus d’informations dès qu’ils le pourront.
Deux des pistes principales de l’aéroport sont toujours fermées et les autorités ont déclaré que les voyageurs peuvent s’attendre à de nouveaux retards dans les prochains jours alors que l’enquête se poursuit.
Deborah Flint, p.-d.g. de l’Autorité aéroportuaire du Grand Toronto, a déclaré mardi que l’épave de l’avion devrait rester sur le tarmac pendant les prochaines 48 heures.
« Ce n’est pas le moment pour nous d’émettre une théorie ou de spéculer sur les causes de l’accident », a soutenu Mme Flint lors d’une conférence de presse à l’aéroport, ajoutant que les membres de l’équipage étaient « des héros » pour avoir mis les passagers en sécurité.
Le transporteur américain a indiqué dans un message sur les réseaux sociaux que 19 des 21 passagers qui avaient été transportés dans les hôpitaux de la région de Toronto lundi ont depuis reçu leur congé.
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Un atterrissage « très violent »
Le vol 4819 de Delta reliant Minneapolis à Toronto, exploité par sa filiale Endeavor Air, s’est écrasé à l’atterrissage à Pearson vers 14 h 30 lundi.
Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux qui semble avoir capté la scène de l’accident, on voit un avion prendre feu dès qu’il touche la piste, puis déraper et se renverser sur le dos quelques secondes plus tard.
D’autres vidéos montrent des passagers sortant de la cabine, à l’envers, tandis que des employés les aidaient à sortir de l’avion et à descendre sur le tarmac enneigé, et que les équipes d’urgence arrosaient l’avion.
Un passager de l’avion a déclaré à un reporteur CBC que l’atterrissage avait été « très violent » et qu’il s’était retrouvé la tête en bas, toujours attaché à son siège.
« Tout d’un coup, tout s’est mis à l’envers », a raconté Peter Carlson, qui se rendait à Toronto pour une conférence sur le domaine paramédical.
Cory Tkatch, un commandant des ambulanciers paramédicaux de la région de Peel, a déclaré lors de la conférence de presse de mardi que les passagers de l’avion présentaient « une multitude de blessures différentes », notamment des entorses au dos, des blessures à la tête, de l’anxiété, ainsi que des nausées et des vomissements dus à une exposition au kérosène.
Les ambulanciers ont déclaré lundi que sur les 80 personnes à bord de l’appareil, au moins trois personnes, dont un enfant, avaient été transportées à l’hôpital avec des blessures graves, mais ne mettant pas leur vie en danger. D’autres auraient subi des blessures mineures.
Le chef de l’équipe incendie de l’aéroport, Todd Aitken, estime que la réponse des pompiers a été « très rapide » et « exemplaire ».
« À l’arrivée, l’équipe fait face à des incendies localisés, a rapporté M. Aitken. Une fois les incendies éteints, ils sont entrés dans l’avion et ont effectué des recherches primaires et des sauvetages. »
Il a ajouté qu’à l’arrivée de son équipe, la plupart des passagers s’étaient « auto-évacués ».
Il a précisé lors d’une brève conférence de presse lundi soir que « la piste était sèche et qu’il n’y avait pas de vent de travers » au moment de l’incident. Lorsque la question lui fut posée à nouveau mardi, il l’a renvoyée au Bureau de la sécurité des transports.
L’appareil est arrivé à Pearson lundi après-midi au beau milieu de la poudrerie après une tempête hivernale qui a frappé la région de Toronto en fin de semaine. Des rafales allant jusqu’à 65 km/h et de la poudrerie étaient signalées à l’aéroport au moment de l’accident.
Kit Darby, un consultant en aviation basé aux États-Unis avec plus de 20 000 heures d’expérience de vol, a indiqué mardi après avoir visionné la vidéo de l’atterrissage de l’avion que celui-ci n’avait pas ralenti comme un tel appareil le ferait normalement.
M. Darby a également expliqué que des rafales de vents violents occasionnelles auraient pu créer une « condition variable » dans les instants précédant l’atterrissage.
Il a noté que le train d’atterrissage est censé résister à un atterrissage aussi dur, mais que quelque chose s’est produit après cela.
« Soit quelque chose s’est cassé — le train d’atterrissage, un pneu qui aurait éclaté […] soit ils ont trop incliné l’avion et l’extrémité de l’aile a heurté le sol. Une combinaison de ces éléments aurait aussi pu se produire ».
Les ambulanciers paramédicaux de la région de Peel affirment avoir traité une « multitude de blessures » sur les lieux de l’accident, notamment des entorses au dos et des blessures à la tête, ainsi que des nausées dues à l’exposition aux vapeurs de kérosène.
Les superviseurs de l’équipe d’urgence affirment que la réponse des pompiers à l’accident d’avion en flammes a été « très rapide » et « exemplaire ».
Mais ils ont évité les questions sur l’état de la piste et les conditions météorologiques au moment de l’accident, citant l’enquête en cours du Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST).
Des milliers d’annulations à cause de la tempête
En plus des enquêteurs du BST, des équipes américaines de la Federal Aviation Administration (FAA), de Mitsubishi Aircraft Corporation et de Delta étaient sur place pour enquêter sur la cause de l’accident.
Mme Flint a expliqué que lundi était une « journée de reprise opérationnelle » à Pearson après que des centaines de vols ont été annulés ou retardés en raison des tempêtes de neige de la fin de semaine. Après l’accident d’avion, 462 vols prévus ont été annulés tandis que 544 vols étaient en service, a-t-elle indiqué.
Air Canada a déclaré dans un communiqué mardi qu’elle avait annulé près de 1300 vols au cours des six derniers jours « raison de la récente tempête et de l’incident survenu à l’aéroport Toronto Pearson ».
L’aéroport Pearson a conseillé aux voyageurs de vérifier le statut de leur vol avant de se rendre sur place.
Entre-temps, les réactions des responsables canadiens et américains ont afflué à la suite de l’accident.
La ministre fédérale des Transports, Anita Anand, a déclaré lundi qu’elle suivait de près le « grave incident » et a exprimé sa gratitude envers les premiers intervenants.
Son homologue américain, le secrétaire aux Transports Sean Duffy, a déclaré qu’il avait été en contact avec Mme Anand pour lui offrir son aide et son assistance dans l’enquête.
Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a indiqué dans un message sur les réseaux sociaux lundi que les responsables provinciaux étaient en contact avec l’aéroport et les autorités locales et fourniraient de l’aide si nécessaire. La mairesse de Toronto, Olivia Chow, a remercié les premiers intervenants dans son propre message et s’est dite soulagée que tous les passagers et l’équipage à bord de l’avion ont été retrouvés.
Le p.-d.g. de Delta, Ed Bastian, a déclaré dans un communiqué que la compagnie aérienne faisait tout ce qu’elle pouvait pour soutenir les passagers et leurs familles.
« Notre priorité la plus urgente reste de prendre soin de tous les clients et des membres d’équipage d’Endeavor qui ont été impliqués ».
— Avec des informations de Chuck Chiang à Vancouver.