«Blue Tears», Maude Audet

Il faut partir maintenant, son dernier album francophone, adorable, évoquait la Françoise Hardy de la fin des années 1960. Curieusement, les trois titres anglos du microalbum Blue Tears donnent l’impression de remonter encore plus loin dans le temps. On se croirait au Brill Building, la bâtisse à succès de Broadway où les jeunes Carole King, Cynthia Weil et conjoints écrivaient et composaient l’amour adolescent avant l’invasion des Beatles. « Loving you is so hard / But losing you is so sad », serine Maude Audet en totale candeur, prépubère dans le ton, telle Shelley Fabares en 1961 à son Johnny Angel. C’est carrément à « when we were young » qu’elle ramène garçons et filles de tous âges dans Heal and Break, à base de strumming de guitare acoustique et d’harmonies jolies, façon Jackie DeShannon. Along the Road, d’une pareille voix acidulée, nous souhaite des souvenirs communs et délicieux. Et s’il était nécessaire, ce passé revisité au bord de la quarantaine ? C’est le pari de la chanteuse enchanteresse. Tenu.

Blue Tears

★★★ 1/2

Maude Audet, Bravo

À voir en vidéo