Bien clore 2024 pour mieux démarrer 2025

Il y a un je-ne-sais-quoi d’excitant, sinon d’étourdissant, dans les fins d’année. Un mélange entre la fièvre d’une course contre la montre — pour atteindre des objectifs ou plus simplement pour être prêt à temps pour les célébrations de Noël — et l’introspection d’une ambiance rituelle qui invite à prendre un peu de recul.

Des réflexions utiles

Entre deux réveillons, il sera utile de dresser les constats financiers de fin d’année. Quel a été votre revenu réellement gagné ? La proportion de celui-ci qui a été investie pour l’avenir ? Celle qui a été épargnée pour le court terme ? Est-ce que vous avez dépensé plus ou moins que votre budget le prévoyait ? Avez-vous les liquidités suffisantes pour un investissement supplémentaire pour bien démarrer 2025 ?

Ce bilan ne doit pas être exclusivement comptable. Voyez-le plutôt comme un temps de réflexion à lier à vos priorités personnelles. Si vous ne faites pas partie des privilégiés ayant congé pendant les Fêtes, je vous invite tout de même à vous réserver un peu de temps pour réaliser l’exercice au début janvier. Il ne faut jamais sous-estimer la pertinence et la puissance d’un tel exercice pour recentrer vos objectifs de la prochaine année.

En effet, vos objectifs peuvent et même doivent évoluer au fil des calendriers. Traîner de vieux objectifs qui ne vous font plus vibrer est l’ingrédient parfait pour que la recette ne colle pas. Profitez-en pour vous fixer un nombre réaliste d’objectifs, qui vous motiveront à mettre des actions en place et à y consacrer un peu d’énergie. Ce nouvel engagement facilitera la mesure des premiers résultats dans les douze prochains mois, même si certains objectifs ont un horizon qui s’étire sur un plus long terme.

Quelques rappels en vrac

En guise de cadeau, permettez que je profite de cette dernière chronique de 2024 pour rappeler les stratégies et actions généralement à poser en fin d’année, en complément aux deux véhicules de placement qui devraient impérativement être ouverts d’ici le 31 décembre et présentés dans ma chronique du 7 décembre.

— Si vous êtes actionnaire d’une société ayant sa fin d’année au 31 décembre, il est temps de rembourser les avances à l’actionnaire versées en cours d’année si vous ne voulez pas vous imposer personnellement sur ce montant. À l’opposé, si vous avez un solde dû à l’actionnaire et que les liquidités sont suffisantes, vous devriez le rembourser afin d’accélérer vos investissements personnels ou de rembourser votre prêt hypothécaire. Il est important que la tenue de livres comptables soit le plus possible à jour en fin d’année afin d’établir la rémunération la plus efficiente (montant versé, salaire ou dividendes) en vous basant sur des faits et non des intuitions.

— Vous pouvez également envisager de comptabiliser une prime au 31 décembre, que vous pouvez verser dans les 180 premiers jours de 2025. La déduction pour la société sera donc admissible pour 2024 et l’imposition personnelle sur la prime sera reportée à l’année prochaine. Si vous versez cette prime directement dans votre régime enregistré d’épargne-retraite (REER) par l’intermédiaire de votre société, elle deviendra même déductible à 100 %.

— Ce conseil s’applique aussi aux employés salariés bénéficiant d’une prime de fin d’année. Validez avec votre employeur la possibilité qu’il verse celle-ci directement dans votre REER si vous avez eu une belle nouvelle dans les derniers jours. L’écart est majeur puisque vous obtiendrez 100 % de la prime, alors que l’employeur doit appliquer des retenues d’impôts s’il la verse en argent.

— Si vous êtes travailleur autonome et que vous avez des dépenses à réaliser pour l’entreprise, pensez à les faire d’ici le 31 décembre plutôt qu’en janvier afin de réduire votre revenu imposable net de 2024. La date du 15 décembre pour le paiement des acomptes provisionnels sans pénalité est déjà passée, mais mieux vaut en ajouter si vous constatez que vos revenus sont plus élevés qu’en 2023.

— L’année en Bourse a été très favorable, mais si vous avez toujours des titres en perte dans un portefeuille non enregistré, vous pouvez envisager de vendre ceux-ci à perte pour annuler l’imposition d’autres gains en capital réalisés dans l’année. N’oubliez pas les règles des pertes apparentes.

— Si vous avez eu 71 ans en 2024, il est minuit moins une pour convertir votre REER en fonds enregistré de revenu de retraite (FERR). Rappelez-vous que vous pouvez aussi utiliser l’âge de votre conjoint plus jeune (si vous avez cette « chance » !) pour déterminer les retraits minimaux à effectuer.

— Dans le cas où vos revenus ont été importants en 2024 et que vous prenez votre retraite avec une baisse de revenus anticipée pour 2025, vous pourriez envisager d’effectuer une cotisation importante au REER d’ici le 31 décembre et retirer le placement en début de 2025.

— Si vous ne bénéficiez pas de revenu admissible au crédit d’impôt pour revenu de pension, vous pourriez transformer une partie de votre REER en FERR afin de pouvoir déclarer un montant minimal de 2000 $ afin d’en bénéficier au fédéral comme au provincial.

— Il est recommandé de retirer dans le cadre du régime d’accession à la propriété (RAP) en janvier plutôt qu’avant le 31 décembre puisque vous pourrez ainsi reporter d’un an le début du remboursement. De plus, si vous êtes récemment séparé, le fait de rembourser votre solde du RAP d’ici le 31 décembre vous permettrait de recourir à nouveau au programme en 2025.

— Réservez du temps à votre agenda et surveillez votre messagerie ou boîte postale : il sera bientôt temps de lire et de décortiquer votre relevé annuel de placements, qui vous sera envoyé au début janvier.

Je termine en vous transmettant mes vœux les plus doux et sincères pour des Fêtes mémorables. Merci, chers lecteurs, pour vos rétroactions, vos encouragements et vos questions ; elles sont une source inestimable d’inspiration.