L’Alberta, le 51e État des «États»

Le Canada prépare sa riposte aux tarifs douaniers que menace d’imposer Donald Trump, une fois à la Maison-Blanche. Mais l’Alberta se montre réticente. Elle n’a pas approuvé la déclaration commune du 15 janvier signée par le gouvernement canadien et le Conseil de la fédération pour la raison qu’un embargo sur les exportations d’énergie n’a pas été exclu des contre-mesures anticipées. La première ministre albertaine, Danielle Smith, sait pourtant qu’un embargo sur son pétrole est ce qui ferait le plus mal à l’économie états-unienne.

L’Alberta a tenu en 2021 un référendum (relatif à la péréquation). M’est avis que, si Ottawa imposait un embargo ou des tarifs sur l’énergie et que les aides du fédéral étaient insuffisantes pour contrer les effets délétères sur son économie, elle pourrait en organiser un deuxième, mais cette fois carrément sur l’indépendance. Comme les Albertains n’ont jamais porté dans leur cœur les « socialistes » d’Ottawa, l’opération pourrait réussir.

Une fois l’indépendance acquise, la prochaine étape sera vraisemblablement de se joindre aux États-Unis. De tous les Canadiens, les Albertains sont probablement les plus conservateurs et les plus favorables à l’American way of life. Il leur faudra aussi se protéger des foudres du Canada, lui qui a subventionné sans compter la production du pétrole sale albertain.

Mme Smith a probablement discuté de tout cela avec Trump lors de ses visites à Mar-a-Lago en Floride, et la discussion s’est poursuivie vraisemblablement lundi après l’assermentation du président désigné à Washington, parce qu’elle y a été invitée.

Faute d’avaler d’un coup le Canada entier, Trump se contentera d’abord de sa province la mieux placée pour satisfaire les besoins les plus pressants de son pays.

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