Des actions pour venir en aide aux monarques
Collaboration spéciale

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs
C’est officiel : le papillon monarque figure sur la liste des espèces en voie de disparition au Canada. Que peut-on faire pour renverser la tendance ou, du moins, ralentir son déclin ? Voici quelques idées pour aider, à notre échelle, à protéger l’emblématique papillon aux ailes noir, orange et blanc.
En Amérique du Nord, il en existe quelques-uns qui sont spécifiquement destinés aux espèces en voie de disparition, à commencer par Mission monarque, une initiative de l’Insectarium d’Espace pour la vie. Son objectif ? Documenter le parcours migratoire de ce papillon. Et tout le monde peut y contribuer, qu’on habite à la campagne ou en ville. Après s’être inscrit sur le site Internet du programme (mission-monarch.org) et avoir consulté les fiches informatives qui nous aideront à identifier correctement les espèces, on garde l’oeil ouvert, à la recherche de plants d’asclépiades (aussi nommées « petits cochons » !). Cette plante est une source de nourriture essentielle à la survie des monarques. On consigne ensuite ce qu’on aperçoit sur les feuilles et les fleurs : des chenilles, des papillons, des oeufs, ou peut-être même… rien du tout. C’est généralement vers la fin de juillet et le début d’août qu’on observe les individus en plus grand nombre. La Fédération canadienne de la faune propose également son propre portail de partage de données, iNaturalist.ca, où l’on peut en outre clavarder avec d’autres passionnés de faune et de flore d’ici.

Cultiver la biodiversité
Le gazon bien vert et exempt de mauvaises herbes n’a plus la cote. Les pesticides comme les néonicotinoïdes (néonics pour les intimes), l’une des causes connues de la diminution des populations de monarques, non plus. En lieu et place, la Fondation David Suzuki nous propose notamment de transformer nos pelouses en « habitats pour les pollinisateurs », une solution écologique. Un geste simple qui peut avoir un impact est de troquer le gazon pour du trèfle ou du thym serpolet, deux couvre-sol aux petites fleurs nectarifères prisées des abeilles et des papillons. Pour les introduire sur un terrain déjà enherbé, on peut se procurer des semences à répandre (le meilleur moment pour procéder ainsi serait à la fin du printemps ou au début de l’été). Il est possible, sinon, de planter des boutures d’espèces rampantes si l’on pense passer à l’action plus tard en saison.

Aménager un jardin à pollinisateurs
Au stade de chenille, le papillon monarque se nourrit exclusivement d’asclépiade. Nous devrions donc traiter cette fleur en véritable reine dans nos platebandes (voir encadré). Il existe d’autres bonnes options au rayon des plantes indigènes, qui sont les mieux adaptées à notre climat. Elles sont aussi les plus susceptibles d’attirer les pollinisateurs de tout acabit, selon les experts d’Espace pour la vie. Les fines herbes, comme la mélisse, la menthe, la ciboulette, l’origan ou l’agastache fenouil, et des vivaces, comme l’échinacée pourpre, le lupin, la monarde, la rudbeckie ou la verge d’or, sont à privilégier.
Des asclépiades dans le jardin
Vivace indigène du Québec, souvent considérée comme une simple mauvaise herbe, l’asclépiade s’intègre pourtant bien à un aménagement paysager rustique qui demande de la hauteur, puisque ses tiges peuvent atteindre plus d’un mètre à maturité.
Quelques conseils de base : on choisit une parcelle de préférence en plein soleil ou en mi-ombre. Si l’on fait nos semis (pour se faciliter la vie, on procède avant les premiers gels, en octobre ou en novembre), on distance les graines d’environ 20 cm. Certes, l’asclépiade commune (Asclepias syriaca) peut devenir envahissante, surtout si l’on a un petit espace. La solution est d’opter plutôt pour l’asclépiade incarnate (Asclepias incarnata), aux jolies fleurs fuchsia. C’est une espèce qui préfère les sols frais et humides — la variété dite commune pousse mieux quand c’est sec et sablonneux — et, avantage certain, elle ne se propage pas à tout vent comme sa cousine.
Des restrictions pour préserver les monarques
Le papillon monarque est protégé par de nouvelles mesures en vertu de son statut d’espèce en voie de disparition depuis le 8 décembre 2023. Au Canada, il est désormais illégal de tuer, blesser ou même capturer un individu ; de collectionner des spécimens, de même que de les vendre ou de les acheter ; et de détruire l’habitat naturel de ces papillons.
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