5 ouvrages sur les arts visuels qui ont marqué l’année

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Denis Rousseau. Électron libre, sous la direction d’Anne Philippon (Collectif d’éditeurs d’art contemporain), 277 pages

Un cas exemplaire. En complément à Passeurs Passeuses, exposition collective autour du professeur Denis Rousseau, la salle Alfred-Pellan a fait publier au printemps cette robuste monographie sur l’artiste Denis Rousseau. Connu pour ses sculptures cinétiques, le Franco-Ontarien a fait davantage que ça, souvent poussé par la critique sociale. Les quatre autrices le soulignent à différents égards, entre autres par son amour de la langue (et des jeux de mots) ou par son utilisation inventive de la photographie.

Helen McNicoll, cinq autrices (Musée national des beaux-arts du Québec), 160 pages

Le classique. L’exposition Helen McNicoll. Un voyage impressionniste (en cours jusqu’au 5 janvier au Musée national des beaux-arts du Québec) était sans doute celle qui avait le plus besoin d’une publication savante, et accessible. Encore l’impressionnisme ? Le cas de cette Canadienne à la carrière fulgurante — elle est morte à 35 ans — mérite d’être connu, elle qui, fortunée de son vivant, a été mise de côté depuis. Surprises et précieuses données, notamment sur le travail en plein air et à l’atelier, vous attendent.

Agence Stock Photo. Une histoire du photojournalisme au Québec, Sophie Bertrand, Jocelyne Fournel et Vincent Lavoie (Les Éditions du passage), 200 pages

Le point final. Les années d’écart entre la dissolution de l’Agence Stock Photo (en 2017) et la parution de sa première publication disent tout sur le défi de raconter cette « histoire alternative », comme l’énonce l’historien Vincent Lavoie dans l’ouvrage. Quatorze photographes y ont travaillé un jour ou l’autre et, si la teneur sociale les réunissait, il fallait obtenir leur accord. Le survol de ce qui s’avère une histoire du photojournalisme (et non pas l’histoire) défile par thèmes, en 117 reproductions et avec des entretiens avec deux des principales figures de l’agence (Jean-François Leblanc et Caroline Hayeur).

Jean-Paul Jérôme. Géomètre de la couleur, Gilles Lapointe et Gilles Daigneault (Presses de l’Université de Montréal), 304 pages

La monographie qui rend justice. Souvent associé aux seules années 1950 — il est un des signataires du Manifeste des plasticiens —, Jean-Paul Jérôme a néanmoins eu une longue carrière, stoppée par la mort en 2004. Savants et fouillés, entre biographie et études de tableaux, les textes saluent son « instinctive et imprévisible » exploration de la géométrie. La série Jardin d’eau (1973) est élevée au rang de chef-d’œuvre, une reconnaissance tardive, à l’instar d’un essai, repris ici, que Pascale Beaudet lui avait consacré en 2019.

Clara Gutsche. Portraits d’enfants. Children, textes de Marie-Josée Lafortune et Diane Charbonneau (Optica), 180 pages

La surprise de fin d’année. Portraits d’enfants, c’était le titre de l’exposition par laquelle le centre d’art contemporain Optica rendait hommage, en 2022, à Clara Gutsche, dont la pratique s’étend sur des décennies. La publication que l’on n’attendait plus reprend, sans faire l’économie d’images, les cinq séries exposées jadis, de Milton-Parc (1970-1973) à Siblings and Singles (2008-2022). Les textes abordent, d’une part, le militantisme de l’artiste et, d’autre part, sa pensée photographique. Comme quoi art et engagement politique peuvent aller de pair.

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Une version précédente de ce texte désignait Le Cheval d’août comme l’éditeur de l’ouvrage Helen McNicoll. Il s’agit plutôt du Musée national des beaux-arts du Québec.

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