2024 dans l’œil de Marie-France Coallier
Les photographes du Devoir posent un regard très personnel sur l’actualité. Nous leur avons demandé de choisir leurs images préférées de l’année qui s’achève. Entre manifestation musicale, moments de douceur et grand reportage aux États-Unis, voici la sélection de Marie-France Coallier.

1
Le soir de la manifestation pour dénoncer la fermeture du cabaret La Tulipe, deux groupes de manifestants musicaux se sont rencontrés. D’un côté, les cuivres, de l’autre, les tam-tams. « L’homme dans le milieu s’est imposé comme chef d’orchestre naturel pour les deux groupes », se souvient Marie-France Coallier. Sur la rue Papineau, elle a photographié l’une des « plus belles manifestations » qu’elle a vues dans sa carrière. « La plus festive aussi ! » Marie-France Coallier Le Devoir

2
À Philadelphie, la xylazine — mieux connue sous le nom de « drogue zombie » — fait des ravages. La photographe aurait pu choisir n’importe laquelle des dizaines de photos prises lors de son reportage, mais « celle-là est poétique, je trouve », explique-t-elle. C’est la simplicité de l’image qui fait qu’elle prend son sens, selon Marie-France Coallier. « J’en ai pris des plus choquantes, mais je trouve que celle-là parle beaucoup. » Marie-France Coallier Le Devoir

3
Marie-France Coallier était en Estrie pour voir l’éclipse solaire du 8 avril 2024, un « incontournable » de l’année selon elle. « J’ai rencontré des touristes qui étaient venus de Philadelphie pour voir l’éclipse », raconte-t-elle. L’image, où la lune a « presque l’air d’une étoile » et où le soleil semble se lever au loin, est représentative du moment qu’elle a vécu. « C’était comme si toute la nature se réveillait. » Marie-France Coallier Le Devoir

4
Le matin du 4 octobre, un incendie criminel a ravagé un édifice du Vieux-Montréal. « C’était représentatif de plusieurs événements qui sont survenus cette année », explique la photographe. Le moment de douceur entre la bénévole et la victime était particulièrement intéressant à photographier, dit Marie-France Coallier, qui souligne que dans cette image, les pompiers sont au premier plan, mais n’en sont pas le centre. Marie-France Coallier Le Devoir

5
Pendant qu’elle photographiait les metteuses en scène Ines et Elkahna Talbi avec la comédienne Dominique Pétin pour la pièce de théâtre «Incendies», une ode à la force des femmes, Marie-France a capturé ce moment de douceur entre les deux sœurs. « En parlant de la pièce, toute l’actualité est venue les chercher. J’ai attrapé le moment au vol », raconte-t-elle. Dans cette image, la complicité entre les sœurs est palpable, et c’est ce qui en fait sa beauté, selon elle. Marie-France Coallier Le Devoir

6
Au printemps, Marie-France Coallier s’est rendue dans le nord du Québec, à Waswanipi, village où vivent des membres de la nation crie, pour assister à plusieurs rituels. Dans cette photo, c’est le rituel « des premiers pas » qui est capturé. On y voit Caroline Icebound aider sa petite fille de 20 mois, Isabelle Happyjack. « C’est une tradition très symbolique, où l’enfant marche du tipi jusqu’à l’arbre, explique-t-elle. Je me suis sentie très privilégiée de pouvoir être là. C’était très touchant. » Marie-France Coallier Le Devoir

7
Cette photo a été prise la première journée où Marie-France Coallier s’est rendue au campement en soutien aux Palestiniens à l’Université McGill. Alors qu’elle arrivait sur les lieux, l’homme avec le porte-voix s’est mis à hurler contre les manifestants. « Il était vraiment fâché », se souvient-elle. En réponse, les manifestants au campement ont déployé leur parapluie, en guise de « bouclier ». « Mais ce n’était pas intimidant, dit-elle. Cette photo sort du lot parce qu’on voit que la réponse à la violence, ç’a été la paix. » Marie-France Coallier Le Devoir

8
Jean-Pierre Ferland, « c’était une icône de la chanson francophone », rappelle Marie-France Coallier. En hommage à son album «Jaune», les fans avaient apporté à ses funérailles officielles des fleurs de cette couleur. « Certains étaient même habillés en jaune », dit la photographe. « C’était très touchant de voir comment il était aimé. » Sur la photo, on voit Julie Anne Saumur, la conjointe de l’artiste. Marie-France Coallier Le Devoir