2024 dans l’œil d’Adil Boukind

Les photographes du Devoir posent un regard très personnel sur l’actualité. Nous leur avons demandé de choisir leurs images préférées de l’année qui s’achève. Entre rencontres à la frontière, événement sportif urbain et portraits d’artistes colorés, voici la sélection d’Adil Boukind.

1 À gauche, une photo prise dans le cadre d’un reportage sur la coiffure de cheveux afro au Québec. Assise au milieu de la photo, Sess Elusmam, alias Miss LadyBlu, était arrivée « super tôt » à l’entrevue pour préparer toutes les coiffures, se souvient le photographe Adil Boukind. « Tout s’est fait naturellement, je leur ai dit de s’asseoir sur le divan et c’est presque tout. » À droite, un portrait de Jessie Fuentes, un militant environnemental au Texas qui poursuit son État et l’accuse de détruire l’écosystème. « Jessie, physiquement, c’est le cliché de l’homme texan », explique le photographe du «Devoir», ce qui rend encore plus frappant son engagement à contre-courant de l’idéologie dominante dans son État. Pour son caractère et son charme, Jessie Fuentes a été l’une des « belles rencontres » de son périple au Texas, dans le cadre de l’élection présidentielle américaine. Adil Boukind Le Devoir
2 Lors de la première de «Dune. Deuxième partie» à Montréal, plusieurs membres de l’équipe du film, dont l’acteur Timothée Chalamet, étaient tombés malades. « Il restait juste Denis », raconte Adil Boukind en riant. « J’ai horreur des tapis rouges, je ne trouve pas que c’est assez personnel. » Connaissant ses préférences, les attachés de presse du film lui ont offert quelques minutes pour prendre des photos avec le réalisateur québécois le soir de la première. « Je n’ai pas pu lui parler très longtemps, mais il était très gentil. Il m’a même remercié d’avoir été efficace ! » Adil Boukind Le Devoir
3 Certains photographes ont campé toute la nuit précédant l’élection mexicaine devant ce bureau de circonscription afin d’être bien placés pour photographier la candidate favorite, Claudia Sheinbaum, qui allait ce jour-là devenir la première femme à diriger le pays. « J’ai pu m’approcher parce que j’avais une bonne relation avec son équipe, explique Adil Boukind. Ç’a été la plus longue journée de travail de toute ma vie. On a dû travailler 22 h cette journée-là. Et la photo que je préfère, je l’ai prise au début de cette journée. » Adil Boukind Le Devoir
4 À gauche, l’autrice-compositrice-interprète Marie-Pierre Arthur interviewée pour la sortie de son «Album bleu». « Ce dont je me souviens, c’est qu’on n’était pas pressés », dit le photographe. La photo, qui fait directement référence au titre de l’album, a été le résultat de discussions entre lui et l’artiste. « On parlait, et elle est devenue plus relax. » À droite, la « fameuse » photo de l’éclipse solaire. « On en a tellement parlé de cette éclipse, j’en avais marre », lance-t-il à la blague. Prise au parc Baldwin, à Montréal, la photo a été « attrapée vite » par le photographe. « J’aime faire des photos simples et efficaces. D’un peu plus loin pour laisser l’image respirer. » Adil Boukind Le Devoir
5 En attendant de recevoir certains papiers pour pouvoir entrer aux États-Unis, plusieurs migrants doivent s’installer dans des villes qui deviennent en quelque sorte des antichambres. « Rendus là, ils peuvent seulement attendre », explique Adil Boukind. Il trouve que cette photo prise à la frontière entre les États-Unis et le Mexique représente bien la longueur du processus. « Il y a l’homme et le chien qui dorment, et il y a celui qui joue aux mêmes jeux vidéo que moi. » Hors du Québec, la photographie est différente pour le photographe. « Il y a moins un contrôle de l’image. Je me présente, je dis bonjour. Après, on m’oublie et je peux faire ce que j’ai à faire. » Adil Boukind Le Devoir
6 Pour Adil Boukind, le Congrès du Parti républicain, au Texas, « c’était comme marcher sur une autre planète ». Dans cette photo, une dame joue à une version du jeu de tape-taupe, où les taupes ont été remplacées par des photos de Joe Biden. « Je trouvais ça violent, mais aussi super contrastant. Dans la photo, la dame est très contente. » Adil Boukind Le Devoir
7 « Je ne prends pas beaucoup de photo de sport », explique Adil Boukind. Prise lors de l’événement Red Bull Cliff Diving à Montréal, celle-ci « est une photo de sport sans être une photo de sport ». Pour lui, ce qui est mis en valeur dans l’image, c’est autant la ville de Montréal que l’événement et le plongeur. « C’est différent visuellement. » Adil Boukind Le Devoir

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