10 escales sur la route de la soie, en Asie centrale

Marie-Julie Gagnon
Collaboration spéciale
La vallée de Jety-Oguz dans la région de Karakol, au Kirghizistan
Photo: Marie-Julie Gagnon La vallée de Jety-Oguz dans la région de Karakol, au Kirghizistan

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Elle a fait rêver Marco Polo et nombre d’écrivains. Parcourir la route de la soie — il serait plus juste de parler « des routes de la soie », puisqu’il s’agit d’un ensemble de trajets segmentés —, c’est croiser des légendes aussi intrigantes que terrifiantes. Partout, le mythe se superpose à la réalité. Les allers-retours entre le passé et le présent sont nombreux et nécessaires pour comprendre ces contrées marquées par les conquêtes mongoles et l’Empire soviétique. Itinéraire dans quatre pays d’Asie centrale, de Bichkek à Samarcande.

Bichkek, au Kirghizistan

Atterrir à Bichkek, où le tourisme est encore marginal, permet une arrivée tout en douceur. Au pied des montagnes, la ville verte d’Asie centrale semble vivre dans un autre siècle. Bien que forcé de se sédentariser pendant l’ère soviétique, le peuple kirghize garde ses traditions bien vivantes. Le bazar d’Och est l’occasion d’avoir un condensé de la vie locale.

Karakol, au Kirghizistan

À Yrdyk, à une quinzaine de minutes de Karakol, visiter une famille doungane le temps d’un repas offre un aperçu de la culture de ces musulmans chinois qui se sont réfugiés au Kirghizistan pour échapper à l’oppression. Le plus grand intérêt de la région reste sans doute la vallée de Jety-Oguz (« des sept taureaux »), à environ 25 km de Karakol, point de départ de nombreux randonneurs à la recherche d’expériences extrêmes.

Canyon Charyn, au Kazakhstan

Dès qu’on franchit la frontière du Kazakhstan, l’état des routes nous rappelle la richesse de cette contrée dont l’économie repose principalement sur l’extraction d’hydrocarbures. Sculpté par la rivière du même nom, le canyon Charyn se révèle aussi grandiose que désert. Rien à voir avec l’affluence du Grand Canyon ! Bien aménagé, le sentier qui surplombe le ravin offre des points de vue vertigineux sur les gorges et les falaises ocre. S’y rendre est plus aisé depuis la rénovation de la route, mais il faut tout de même compter près de trois heures pour atteindre Almaty.

Photo: Marie-Julie Gagnon Le canyon Charyn, au Kazakhstan

Almaty, au Kazakhstan

Maintes fois détruite par des tremblements de terre, Almaty a beaucoup changé depuis l’époque où les caravaniers s’y arrêtaient. L’ancienne capitale est aujourd’hui souvent décrite comme la ville la plus européenne du Kazakhstan.

Tachkent, en Ouzbékistan

Érigé au XVIe siècle, l’ensemble architectural Khast Imam est sans doute le site le plus impressionnant de la capitale ouzbèke. On peut notamment voir un coran datant du VIIe siècle au musée-bibliothèque Moyie Mubarek. Visiter son métro — conçu pour résister à un tremblement de terre de magnitude 9 et pour servir de refuge antinucléaire pendant la guerre froide — offre un contraste saisissant. À la station Kosmonavtlar, on découvre des scènes inspirées des astronautes russes, dont Youri Gagarine.

Khiva, en Ouzbékistan

Tant la beauté de Khiva que ses légendes captivent. Ancienne oasis, elle était l’ultime étape des caravaniers avant l’entrée dans le désert en direction de l’Iran. De l’extérieur, ses remparts lui donnent des allures de château de sable. Une fois à l’intérieur, on découvre les étals remplis de foulards de soie, de cachemire et de chapeaux de fourrure, ainsi que ses superbes madrasas, établissements d’enseignement religieux, sa forteresse, ses mosquées et ses mausolées. Bien qu’associée aux caravanes d’esclaves, aux éprouvants voyages à travers la rudesse du territoire désertique et au fantôme du conquérant mongol Gengis Khan, la cité fortifiée est aujourd’hui très paisible.

Achkhabad, au Turkménistan

Déroutante, Achkhabad ne ressemble à aucune autre ville. On y constate rapidement le résultat de la mégalomanie des dirigeants du pays : seuls les véhicules blancs (et propres !) sont autorisés à pénétrer dans la ville. Entre les palais de marbre, les monuments insolites, les nombreux records Guinness et le Musée du tapis, on repart avec encore plus de questions qu’à l’arrivée. Une excursion à Nicée permet par ailleurs de découvrir l’ancienne capitale oubliée des rois de Parthes au IIIe siècle avant notre ère.

Photo: Marie-Julie Gagnon Achkhabad, au Turkménistan

Merv, au Turkménistan

Étape charnière de la route de la soie, Merv a connu son âge d’or aux XIe et XIIe siècles. Même s’il est difficile d’imaginer qu’elle avait jadis l’envergure des grandes cités musulmanes comme Le Caire, Damas et Bagdad, elle reste néanmoins fascinante. On raconte qu’elle aurait inspiré les contes des Mille et une nuits.

Boukhara, en Ouzbékistan

Épargné par Gengis Khan, le minaret Kalon, sur la place principale, sert de point de repère dans cette ville agréable à visiter même en haute saison touristique. Plus ancien monument architectural de la ville, il fait partie du complexe Poï-Kalan, composé de quatre monuments érigés au XIIe siècle. Dans le centre historique, les boutiques de vêtements côtoient aujourd’hui les marchands de tapis. Un coup de cœur.

Samarcande, en Ouzbékistan

L’affluence est beaucoup plus importante du côté de la vieille partie de Samarcande, dont le seul nom suffit à déclencher les passions. L’éviter serait toutefois une erreur. Composé de trois bâtiments, le Régistan est aussi spectaculaire que le laissent présager les nombreux clichés aperçus dans les brochures touristiques et sur les réseaux sociaux. Le mausolée Gour Emir, où repose le conquérant turco-mongol Tamerlan, la mosquée Bibi-Khanoum, où se trouvent les restes de son épouse, et la nécropole Shakhi Zinda font partie des sites à voir absolument.

Photo: Marie-Julie Gagnon Le Régistan à Samarcande, en Ouzbékistan

Marie-Julie Gagnon était l’invitée de Groupe Voyages Québec, qui n’a eu aucun droit de regard sur ce texte.

Infos pratiques

 S’y rendre : avec Turkish Airlines, avec escale à Istanbul. L’agence Groupe Voyages Québec propose un circuit accompagné en petits groupes (collection Sélect – 18 voyageurs ou moins) au départ de Montréal. Les prochains départs auront lieu en septembre 2025 et en avril 2026.
Conditions d’entrée : il est nécessaire d’avoir une lettre d’invitation pour obtenir un visa d’entrée au Turkménistan. Les autres pays — surtout l’Ouzbékistan — sont plus ouverts au tourisme.
Un musée incontournable : Igor-Savitsky, à Noukous, capitale de la république autonome du Karakalpakstan de l’Ouzbékistan qui se trouve près de la frontière du Turkménistan. Surprenant tant pour les œuvres qu’il contient que pour l’histoire du collectionneur dont il porte le nom.
À savourer : la vodka locale !

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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